La femme tunisienne est telle en danger ? Les acquis réalisés depuis l’indépendance de 1956 sont t-ils devant la tourmente ? Essayer de décortiquer la situation actuelle de la femme tunisienne nécessite une visite rapide à l’Histoire pour comprendre les réalités de la mentalité patriarcale de notre société pour bien analyser les changements et stagnations mentale.
Dès l’Antiquité, la femme tunisienne semble à première vue, n’avoir joué dans la société qu’un rôle très limité. Son statut juridique faisait d’elle une « éternelle mineure » et, en tant que telle, elle ne pouvait participer aux affaires publiques. Ainsi les conditions de la femme tunisienne durant l’Antiquité varie selon les catégories sociales et d’une cité à une autre selon les époques. A l’époque carthaginoise par exemple, la femme bien soumise au pouvoir d’un homme (père, frère, mari, tuteur…), jouit cependant d’une certaine liberté de mouvement et d’une grande considération sociale. A l’époque romaine, les femmes ne participent pas à la vie sociale, sauf pour les funérailles et les cultes : son domaine reste le domus et non le forum. Les jeunes filles se mariées vers 14 ans à celui que leurs pères choisis !!! Mais on sait d’après nos sources que les femmes tinrent une place importante, bien que discrète dans la vie publique de la Tunisie antique. Pour ne citer que les héroïnes les plus illustres des premiers temps de la Tunisie, qui ignore le rôle d’Elissa (Didon) dans la fondation de Carthage, qui deviendra après l’une des plus importantes puissances méditerranéenne, ou encore l’image grandiose de Sainte Perpetue et Félicité. A l’époque chrétienne « la femme devint un objets » nous dit un évêque carthaginois. Elle ne dispose d’elle même qu’après avoir été rebutée ou voilée. Avec l’Islam, les choses se complexes de plus en plus car parmi les versets définissant les statuts légaux, ceux qui concernent la femme sont très nombreux. Il y a tout lieu de penser que l’Islam a innové dans certains points tel que la vie conjugale et familiale ainsi que l’héritage, mais la place de la femme reste ambigüe car le courant conservateur refuse toute innovation en ce domaine et le statut propre de la femme sur certains points précis reste sujet à de profondes recherches, tel que l’habillement qui devait traduire la pudeur selon les écoles doctrinales, même si la pudeur doit régner de la même manière aussi bien entre les hommes que les femmes !!??
La grande question reste à savoir comment se réalise la « grande métamorphose » du statut des femmes tunisiennes dans cette lourde tradition ?
La réponse à cette question est composée, car ce passage se réalise par étapes : La première est faites par une minorité d’élite qui ont essayé dès le début du XIXème siècle de moderniser la Tunisie, mais cette première étapes, reste très élitiste et reformer au sein de la grande bourgeoisie. La deuxième étape commence avec le livre Taher Haddad intitulé « Notre femme dans la charia et la société »dans lequel il défend l’instruction et l’émancipation de la femme et dont les idées essuient un vif refus de la part des religieux conservateurs. Le 13 Aout 1956, le premier gouvernement de la Tunisie indépendante promut le Code du statut personnel qui était une véritable révolution dans un monde arabe archaïque. Et la femme tunisienne a pu être médecin, ingénieur, professeur ou même ministre. Les différentes études qui comporte sur la famille, le travail, la vie intime, montrent que la femme tunisienne est avant-gardiste dans la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, mais est ce qu’elle doit arrêter sa glorieuse conquête ? Bien entendu, c’est non. La femme tunisienne doit participer à développer la législation qui la concerne mais après la montée d’un parti de tendance islamiste au pouvoir suite aux élections de 23 Octobre 2011, les défis sont grands, c’est pourquoi j’apprécies beaucoup le dynamisme et le militantisme des femmes tunisienne pour « protéger » et développer leurs acquis, mais je doit noter quelques remarques avant de terminer : Le travail militant des mouvements féministes tunisien doit être innovant et ouverts sur les autres expériences surtout dans les pays scandinaves. Et aussi, le militantisme féministe doit être un travail de terrain et de sensibilisation des femmes pour protéger leurs droits et des hommes pour participer à enrichir les approches.
Gloire à la femme tunisienne, et le combat continu...
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