Il semblerait que les démocraties
modernes fassent l’objet d’un paradoxe certain. Malgré le fait que la
démocratie est généralement acceptée comme étant un système politique supérieur
aux autres, il est indéniable que les sociétés arabes postrévolutionnaires
ressentent un malaise. Un profond sentiment de désenchantement est palpable en Tunisie comme en l’Egypte. De nos jours, les
citoyennes et les citoyens dans ces deux pays sont de plus en plus
désillusionnés envers la vie politique. Plus précisément, de nombreux travaux
ont mis en évidence une érosion de leur confiance vis-à-vis de la performance
des nouvelles institutions politiques. Selon ces recherches récentes, une
nouvelle forme d’oligarchie a émergé dans l’espace des « printemps arabe »
pour récupérer la scène politique et pour exclure l’ensemble des citoyens de la
pratique politique. Afin de faire face à
cette crise, il est parfois question d’octroyer aux citoyens plus de droits de
participation. En accord avec les arguments principaux mis en avant par les
théoriciens de la démocratie participative, les préconisateurs de la démocratie
directe estiment que celle-ci est en mesure de restaurer la confiance des citoyens
dans la politique. De ce point de vue, la démocratie directe a pour effet de
renforcer leurs compétences. Selon cette perspective, la possibilité de
participer à des référendums et à des initiatives incite les citoyens à
s’intéresser davantage à la politique et donc d’acquérir les informations et
les aptitudes nécessaires mais ce type de raisonnement fait contraste avec les
points de vue élitistes. Selon l’école élitiste, le « peuple » n’est pas
en mesure de participer de manière adéquate aux institutions de la démocratie
directe. Celles-ci sont jugées trop exigeantes pour les citoyens ordinaires,
car les sujets soumis au vote s’avèrent très complexes. Il en découle que les
droits participatifs devraient se limiter aux institutions de la démocratie
représentative en général et au droit de vote aux élections en particulier. Le
scepticisme envers la démocratie directe est partagé par de nombreux
théoriciens politiques. L’école dite conservatrice fait valoir, par exemple,
qu’étendre les droits de participation des citoyens peut se révéler dangereux
dans le sens où des idées autoritaires pourraient s’imposer. Dans une logique
similaire, l’école néolibérale craint que la démocratie directe mène à un affermissement
des extrémismes. Mais en théorie
politique, la question normative portant sur les mérites relatifs de la
démocratie directe par rapport à la démocratie représentative a depuis
longtemps donné lieu à une division insurmontable entre les partisans et les
opposants de droits de participations élargie. Dans les trois dernières années,
le débat sur les possibles avantages de la démocratie directe a été progressivement
influencé par un rand nombre de résultats provenant d’études empiriques. Les
contributions les plus anciennes portent surtout sur les effets premiers des
institutions de la démocratie directe. Ces analyses se sont penchées sur la
question de savoir si la démocratie directe apporte de meilleurs résultats.
Néanmoins la
seule stratégie pour combattre le profond désenchantement qui s’est installé
dans la région du « printemps arabe », sera l’introduction et l’application
de la démocratie directe qui s’impose comme la solution la plus efficace pour
sortir de l’impasse.
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