Il n’est jamais facile d’écrire l’histoire à chaud, au
moment où les événements se déroulent,
alors que demeurent tant d’incertitudes pour mieux appréhender les
causes directes ou indirectes du mouvement révolutionnaire qui a démarré en
Tunisie et qui a inondé la plus part de la région arabe. La Révolution Tunisienne a recouvrée de
nouveau un grand espoir d’une vie meilleure, s’exprimant en lui la soif de
dignité, d’égalité et de liberté. Le deuxième anniversaire de la Révolution Tunisienne est reçu et célébré dans toute la Tunisie par
une foule d’initiatives au plan local autant que national (et international),
s’est prêté à une étude d’impact, comme on dit aujourd’hui, qui donne la
possibilité de mesurer la mémoire (vive ou morte) de l’événement historique. La
redécouverte du grand événement doit être encré dans la conscience interne des
Tunisiens et c’est pourquoi les
références aux grandes dates sont d’une importance capitale pour forger une
mémoire collective qui participe à la reconstruction de l’identité nationale. Les événements qui se sont déroulés en Tunisie
entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011 constituent un tournent
historique dans toute la région parce qu’ils ont inaugurés une nouvelle ère et
des nouveaux espoirs dans tous le monde arabe. Cette position est traduite sur
le terrain lorsqu’on s’interroge sur le bilan de la Révolution. Les
Tunisiens adoptent en majorité une évaluation globalement positive: la Révolution était nécessaire,
et les grandes protestations devant le ministère de l’Intérieure le 14 Janvier
2011 en est le temps fort assimilés à la prise de la Bastille dans la
révolution française. La Révolution Tunisienne
a ouvert la carrière de la conquête des libertés, en marche vers la démocratie moderne, vers la pluralité et
vers une société civile dynamique mais elle comporte aussi sa part d’ombre
comme la terreur, l’insécurité et l’inflation. En effet, après plus de 20 ans
de résignations, des millions de femmes et d’hommes sont descendus dans les
rues à l’appel de leur fonds intérieur et à l’appel de leur patriotisme pour
briser le verrou et ouvrir le champ de l’impossible. Par conséquent, il est important d’élargir l’angle
d’analyse pour intégrer le contexte régional et de ne pas s’en tenir uniquement
aux spécificités locales car les démenions philosophiques et symboliques de la
révolution tunisienne étaient importante de point de vue géopolitique. Les
événements qui se sont déclenchés en Tunisie se sont rapidement répercutés dans
toute la région et dès que les manifestations ont été couvertes par les média,
on vu des manifestations similaires en Egypte, en Libye et au Yémen puis en
Syrie. Il est évident que chaque pays à ses propres spécificités
socio-historique mais il existe aussi des points communs comme les facteurs économiques
et politiques. Le prolongement de la révolution tunisienne dans l’espace peut
s’expliquer par l’arrière plan culturel de la région mais aussi par le fait que
les peuples arabes ont accumulés des valeurs qui ne sont pas visibles sur
l’Agora mais qui demeurent vivantes. Le destin commun est le sentiment qui fait
que chaque Arabes considère que ce qui se passe sur chaque coin de la Tunisie le
concerne et ce à cause de la profondeur de l’histoire mais aussi à causes de la
similarité des souffrances. Néanmoins,
le « model tunisien » est caractérisé par une révolution civil et
pacifique qui a réussi à ébranler la dictature mais la question vitale qui
s’impose aujourd’hui est de savoir comment traduire l’idéal révolutionnaire en
un fait concret qui exige un projet précis sur le plan institutionnel,
politique, économique et social.
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