La Tunisie postrévolutionnaire est un pays qui, tout en affirmant à
l’envi l’importance du dialogue social pour le développement de l’économie et
la qualité des relations sociales, confère à la pratique de ce dialogue une
place très inférieure à ce qu’elle est dans la plupart des pays de la rive nord
de la méditerranée. Cette situation tient à des raisons historiques et à des
spécificités culturelles qui ont façonné le modèle des relations sociales
durant des années. En effet, dans une économie et une société profondément marquées
par les contraintes de la mondialisation technologique, économique et
financière, il est souhaitable de développer une pratique des relations
professionnelles où la négociation tienne une place plus active dans la production
de la norme sociale, ce qui n’empêcherait pas l’Etat de continuer à jouer pleinement
le rôle qui est le sien pour définir les principes, arbitrer les conflits et
veiller à l’effectivité de l’ordre public. Encore faut-il que les acteurs
socio-économiques bénéficient d’une légitimité incontestée, qui conditionne
elle-même la légitimité des accords auxquels conduirait leur négociation
commune. La faiblesse de la culture du dialogue, fait souvent obstacle à
l’efficacité de la négociation : ce phénomène explique notamment la propension
des conflits sociaux à chercher leur solution dans la rue. Le dialogue social a
tout à gagner à la participation d’organisations reconnues, dont la
représentativité soit validée de façon incontestée. Légitimité des acteurs
sociaux et légitimité des accords sont indissolublement liés. La nouvelle
gouvernance basée sur « l’open gov » constitue
une approche comparatiste logique et nécessaire dans ce nouveau contexte. Il va
de soi toutefois qu’on ne saurait faire abstraction des spécificités culturelles,
sociales et économique qui caractérisent les situations propres à chacun de nos
régions. Sans pouvoir être transposées de façon mécanique d’une région à
l’autre, les formules qui ont plutôt réussi dans tel ou tel pays européen
peuvent servir, sinon de termes de référence, au moins de base de réflexion
pour
reconstruire une nouvelle méthode de gouvernance
basée sur la transparence
et sur la participation des citoyens dans la gestion des affaires publiques.
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