À
l'heure actuelle il est très facile de sentir l’importance du moment vécu après
la grande métamorphose révolutionnaire qui semble être l'un des plus grands
événements de l'histoire arabe. Une véritable révolution populaire, spontanée
et apparemment sans chef, mais soutenue et remarquablement déterminé, a
renversé un régime, qui de toute évidence, été l’un des plus terrible des
dictatures dans toute la région. Les implications plus larges au-delà de la
Tunisie sont très claires : Des millions de femmes et d’hommes en Tunisie,
en Egypte, en Libye et au Yémen… (etc.)
ont dépassé leur peur pour construire une nouvelle ère, celui du réveil arabe.
L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient ne seront plus jamais tout à fait les même
après la Révolution tunisienne. À ce niveau, la date du 14 Janvier 2011
constitue un tournant historique et tout
comme dans le cas de la révolution portugaise de plus de trois décennies, ce
qui se passe actuellement en Tunisie est regardée par tout dans le monde arabe
comme une source d'inspiration absolument nécessaire pour s’ouvrir sur la
démocratie et le pluralisme. Maintenant, la révolution tunisienne semble être
le berceau du « printemps arabe » qui a ouvert des nouvelles horizons
devant les habitants de la région, qui depuis le soulèvement populaire qui a
renversé le dictateur soudanais Jafar Numeiry en 1985, a vécu dans
l’immobilisme jusqu’au la date du chute de Ben Ali. En effet, la Révolution Tunisienne
semble plus prometteuse que celle du Soudan en 1985, où l'armée a confisqué le
moment révolutionnaire. Dans le cas de la Tunisie, l'armée est restée à
l'écart, et la transition est donc parfaitement constitutionnelle surtout après
les élections de l’Assemblée Nationale Constituante le 23 Octobre 2011. La
Révolution Tunisienne était spécifique dans la mesure où la Tunisie semble être
loin pour être un candidat à ce type de
changement en raison du caractère
centralisé de l’État et en raison de l’appareil policier dont dispose le
pouvoir. Depuis 1957, la date de la
proclamation de la République, jusqu’en 2011, le pays n'avait connu que deux
présidents. L'idée de «président à vie», qui est maintenant plus ou moins la
règle dans les pièces républicaines du monde arabe, a été la règle qui dirige
la vie politique surtout après le referendum constitutionnel de 2002 qui a
permit de modifier de nombreux articles de la constitution avec la suppression
du nombre limité de mandats présidentiels, ce qui permet au président de se
représenter autant de fois qu’il le souhaite pour autant qu’il ait moins de 75
ans, ce qui constitue un enterrement de l’idée républicaine et un renforcement du totalitarisme dans la gestion des affaire
publique. Et même parmi les gouvernements arabes qui sont distingués dans les
arts de l'autoritarisme, le régime qui venait d'être renversé se détachait par
son agressivité et son système féodal. Durant 23 ans, l’ancien régime tunisien ne
permettait pas aucune opposition d'aucune sorte, pas une critique du président,
interdisant une bonne partie de la presse étrangère et arabe, et contrôlait l'Internet
car il jugeait dangereux l’accès libre à
l’information, même à distance y compris Facebook et les médias sociaux
similaires. En 2009, « The Committee to Protect Journalists » (CPJ)
classe la Tunisie parmi les pays les plus dangereux au monde pour partir à
bloguer. Dans le même temps l'OpenNet Initiative, qui retrace le nombre des
sites bloqués et les catégories, a constaté que l'ancien régime tunisien est le
régime arabe le plus hostile à la liberté sur Internet. Pendant ce temps,
l'appareil de sécurité avait la main libre pour faire des arrestations partout dans
le pays et pour torturer les opposants, y compris dans les lieux de culte, ce
qui rend le climat sociale surchargé de tension. Mais, en dépit de ce contrôle
total de la vie dans l’Agora, les tunisiens ont pu trouver les moyens pour
diffuser des images et des témoignages qui se sont avérés essentiels pour le
succès final contre la dictature. Les téléphones mobiles sont devenu un moyen important
pour prendre des images de confrontation et de les envoyer à travers le pays, ce
qui semble préparer le terrain au grand mécontentement qui a précédé la
révolution. Néanmoins, ce qui est important ici, c'est le facteur de créativité.
Les événements en Tunisie suggèrent que
quand il y a une raison suffisante pour l’éclatement sociale, la société
invente des nouvelles méthodes pour gérer son quotidien. Ce fut le cas en Tunisie en 2011, tout comme
il était en Allemagne en 1989.
En
Tunisie, les partis politiques ont été clairement pris au dépourvu par les
événements, et ils ont resté incapables de diriger la révolution qui a maintenu
un caractère de spontanéité très marquant. La révolution tunisienne semble
avoir été né pour faire renaître l’esprit de la citoyenneté et du patriotisme
et non pas simplement sur des revendications économiques. À première vue, la
révolution a commencé dans les régions marginales et négligées du pays, et que
le déclencheur semble avoir à faire avec des revendications économiques.
Pourtant, si la révolution devait être expliquée par l'économie seule, il
serait difficile d'expliquer les slogans qui appellent à la dignité, à
l’égalité et à la suprématie de la loi.
En effet, les conditions économiques étaient le facteur dominant ou bien
« le déterminant en dernière instance ». Le taux de chômage, qui a
officiellement resté élevé à 14%, et beaucoup plus élevés chez les jeunes. Mais
ces taux ne sont pas rares dans la région, et plusieurs pays arabes ont des
taux beaucoup plus élevés officiellement de chômage. Le taux de pauvreté est avéré élevé car il
dépasse 15%. Il semblerait donc que l'économie
seule ne peut pas expliquer les raisons profondes du mouvement révolutionnaire.
L'équation tunisienne, par conséquent, a diffusés un potentiels de dignité, de
liberté ce qui interdisait toute marche arrière et ce qui aide psychologiquement les tunisiens pour s’intégrer dans la vie
politique afin de participer à la reconstruction du pays. La culture politique
ainsi subi une transformation qui reflète le caractère révolutionnaire du
moment et les espoirs de la masse populaire. La Révolution en Tunisie a été une
réponse à un l’idée de l’immobilisme devant la dictature et elle pu démontrer
que les tunisiens sont avant-gardiste dans tout le monde arabe. Maintenant
reste à savoir comment construire notre futur, notre prochain système politique
et notre modèle de société.
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