samedi 19 octobre 2013

Vers une stratégie nationale contre le terrorisme



Les terribles événements qu'a connus la Tunisie, durant cette semaine, ont attiré les attentions du monde entier sur le problème capital du traitement de l'État tunisien postrévolutionnaire avec les mouvements violents et terroristes. Depuis presque deux ans, la société civile a immédiatement pris conscience que les agressions perpétrées à l’encontre de l'État constituent un danger réel sur la transition démocratique en Tunisie. Le 17 octobre 2013, nous avons eu l’occasion tragique de voir des images qui, sans besoin d’autres explications, prouvaient que le terrorisme est la négation de la démocratie. Car la démocratie est le système qui permet de confronter librement toutes les idées avec les seules armes de la parole et de la raison.  Le 17 octobre 2013 nous a appris encore que le terroriste ne cherche pas à convaincre par des raisonnements, et que l’essence du terrorisme n’est pas seulement la négation de la parole de l’autre, mais surtout la destruction physique de l’adversaire. Et en réfléchissant sur les attaques contre les gendarmes à Goubellat, il est apparu à l’évidence que les terroristes considèrent comme leur adversaire quiconque ne les soutient pas expressément et sans condition. La sauvagerie de ces attentats et les images dramatiques que nous avons tous pu voir ont bouleversé les consciences de tous les citoyens tunisiens et nous ont tous obligés à réfléchir sur la manière dont nous pouvons affronter la menace terroriste. Le développement d’une politique ou d’une stratégie nationale contre le terrorisme doit être effectué dans un cadre multidisciplinaire. Ainsi, la solidarité de la société et la coopération des institutions concernées doivent être une attitude de fond, située au cœur de la nouvelle stratégie sécuritaire. C'est pourquoi les actions de prévention citoyenne sont un outil important dans le cadre la lutte contre le terrorisme mais ils restent insuffisants au niveau stratégique. L’État tunisien postrévolutionnaire doit se doter de nouveaux instruments méthodologique, juridique et technique pour faire face à ce danger et pour pouvoir réussir la transition démocratique. 

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