Dans toute démocratie, les élections sont le moyen par lequel le
peuple peut se prononcer sur les individus qui les représentent. Cela est
également l’espoir dans la Tunisie postrévolutionnaire qui a tenté
d’installer un nouveau système politique suite de la chute de l’Ancien Régime.
Les élections seront ainsi des instruments de légitimation politique qui
peuvent faciliter les mécanismes de la transition démocratique dans un pays qui
continue à souffrir de la corruption et du trafic d’influence. Mais lors de
tels processus, des tensions sont inévitables et peut-être même souhaitables
pour quelques formations politiques. Ainsi pour beaucoup d'observateurs, les élections peuvent alimenter la
violence dans des situations où les adversaires politiques ne respectent pas
les règles du jeu ou n’acceptent pas les résultats électoraux comme une expression
légitime de la volonté populaire. Cependant, il convient de souligner que les
élections ne sont pas la seule cause de violence pré- ou post-électorale. Souvent, ils fournissent l’opportunité pour le peuple d’exprimer d’autres
griefs de nature politique ou sociale, au sujet du partage des ressources, de
la justice sociale, de la marginalisation des jeunes, du développement
régionale ou d’autres malaises perçus ou réels.
Pour une foule de raisons (structurelles, institutionnelles,
juridiques et organisationnelles), ces dernières années ont vu la recrudescence
de la violence politique malgré l’évolution relative de la pratique
démocratique. C’est pourquoi le rapport entre les élections, la paix, la
sécurité et la démocratisation n’est pas automatique : il dépend de nombreux
facteurs structurels et institutionnels. Il est vrai que dans certains cas, les
élections soutiennent et avancent la cause démocratique, mais il est aussi vrai
que dans d’autres, les élections mènent à des résultats contestés et à des
conflits violents. Cela met en relief l’importance que revêt la mise en place
d’institutions pour garantir l’équilibre entre la compétition et l’ordre, la
participation et la stabilité, la contestation et le consensus.
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