Les deuxièmes
élections démocratiques dans la Tunisie postrévolutionnaire, qui se sont
déroulées le 26 octobre 2014, ont vu la droite s’imposer dans la scène
politique avec 39 % pour Nidaa Tounès et 31 % pour Ennahdha. De son côté, la
gauche est arrivée en troisième position avec 7,3% pour le Front Populaire. Ainsi,
les partis de la droite « patriotique » comme celle de la droite « islamiste »
ont obtenu des résultats trois fois supérieurs à ceux de la gauche dans ce
deuxième scrutin législatif. Ces « performances » de la droite tunisienne dans certaines régions
laissent entrevoir la possibilité d’une résurgence de l’ancienne architecture
parlementaire. En effet, les législatives de 2014 marquent un échec flagrant
des partis militants : Avec un seul siège pour El-Joumhouri (l’ancien PDP)
et de même pour Ettakatol, la présence de la famille démocrate-progressiste,
demeure marginale dans le deuxième parlement postrévolutionnaire.
La répartition des sièges dans le
parlement
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Classification
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PARTI POLITIQUE
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NOMBRE DE SIÈGE(S)
|
1
|
Nidaa Tounès
|
85
|
2
|
Ennahdha
|
69
|
3
|
UPL
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17
|
4
|
Front Populaire
|
16
|
5
|
Afèk Tounès
|
8
|
6
|
CPR
|
4
|
7
|
L’initiative
|
3
|
8
|
Le mouvement Populaire
|
4
|
9
|
Le courant démocratique
|
3
|
10
|
Le courant de l’amour
|
2
|
11
|
El-Joumhouri
|
1
|
12
|
Ettakatol
|
1
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13
|
L’alliance démocratique
|
1
|
14
|
Parti Al-Majd
|
1
|
15
|
Front du salut national
|
1
|
16
|
Les démocrates socialistes
|
1
|
17
|
La voix des tunisiens à l’étranger
|
1
|
18
|
La voix des agriculteurs
|
1
|
19
|
Rad El-eatibar
|
1
|
Ces résultats ont confirmé la
bipolarisation entre Ennahdha et Nidaa Tounès, déjà perçue de longue date dans
le paysage politique tunisien. Néanmoins, il faut noter un certain flou
conceptuel post-législatif. L'abondance des analyses n'a guère permis de clarifier
théoriquement la nature du problème posé. « Démocratisation », « transition
démocratique », « libéralisation politique », « société en transition », sont
autant de concepts qui couvrent des
approches peu ou prou identiques et dont les nuances demeurent difficiles à
cerner. L'absence d'un cadre de référence théorique rend difficile toute
entreprise de décryptage des processus en cours. La banalisation de la transition constitue-t-elle
la condition nécessaire à toute entreprise
de démocratisation ? La « transition démocratique
» suggère-t-elle un « arrangement » dans la sphère politique permettant une participation
institutionnelle pluraliste, à l'instar du
modèle allemand ?
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