Depuis la
chute de la dictature en 2011, l’organisation d’élection libre et plurielle est
perçue par tunisiennes et les tunisiens comme un signe de vitalité démocratique
surtout quand cette élection favorise l’alternance au pouvoir. Néanmoins, il ne
faut pas croire que la chute d’une dictature signifiera l’apparition immédiate
d’une société idéale puisque la désintégration de la dictature n’est qu’un
point de départ, une condition sine qua non à l’approfondissement et
l’enracinement de la démocratie dans la pratique politique. Des efforts à long
terme permettront d’améliorer ce modèle tunisien pour faire face aux besoins
des citoyens. Pendant de longues années,
de sérieux problèmes politiques, économiques et
sociaux continueront à se poser et leur résolution exigera la
coopération des politiciens avec l’intelligentsia. Ainsi, les prochains
gouvernements se trouveront ainsi devant l’obligation de fournir des
opportunités à des gens ayant différents points de vue et souhaitant poursuivre
un travail constructif par des politiques de développement qui répondent aux
problèmes du futur. Il existe certaines
façons d’empêcher un retour vers l’arrière ou une réinstallation de l’ancienne
doctrine politique. Connaître à l’avance la capacité de défense de la
population peut parfois être suffisant pour dissuader toute tentative. Le
premier principe de la défense de cette mentalité est donc de refuser le retour
aux anciennes pratiques. En effet, il est très difficile pour les citoyens de
s’engager dans les affaires de la Cité s’ils ne sont pas conscients de ce
qu’être citoyen veut dire. C’est cette éducation à la citoyenneté qui leur
permettra de participer efficacement à la protection et à la promotion de la
démocratie. Ainsi, il revient aux pouvoirs publics de favoriser l’éducation des
citoyens. Cette éducation doit être débarrassée de tout contenu idéologique.
Car, c’est après avoir reçu une éducation citoyenne solide que les citoyens
peuvent choisir rationnellement de s’engager dans la « société politique »
ou plutôt de rester dans la « société civile ». Il en ressort que,
pour la vitalité démocratique, l’information et la formation du citoyen sont
des éléments indispensables. Les collectivités publiques doivent aider les
citoyens à exercer ces droits, ce qui donnera une meilleure crédibilité à
l’élection. Car quel sens donner au vote si les citoyens ne sont pas conscients
de l’enjeu de cet acte ?
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