Après la montée en puissance du FN dans les dernières élections régionales en France et après le Brexit qui a menacé, même pour un moment, la philosophie de la construction européenne, le monde vit aujourd’hui un grand bouleversement avec l’élection de Donald Trump comme 45ème président de la première puissance mondiale.
En effet, ce nouveau tableau politique donne l’impression
que partout en Occident, les courants populistes et xénophobes renaissent et
fleurissent derrières des slogans attirants comme « Make America Great
Again », « Let’s Take Back Control »,
« Nos ancêtres sont les gaulois »…
(etc.).
Il est vrai maintenant qu’en Europe comme aux États-Unis, les
différents discours populistes commencent à nuire à la démocratie parce qu’ils gênent
les couleurs de la mosaïque sociale, parce qu’ils stigmatisent des groupes au
risque de favoriser une confrontation et parce qu’ils profitent de la crise économique
pour créer une culture de repli identitaire.
Par la pression qu’ils exercent sur la démocratie, les
populistes menacent le respect de l’altérité puisqu’il n’est pas question dans leur vison des choses de volonté populaire mais
de volonté générale, pas question du peuple mais seulement du VRAI
citoyen, ce qui conduit à des exclusions.
L’importance socio-psychologique des dernières élections
présidentielles américaines c’est leurs réussites à prouver que les leaders de ces courants populistes ne
représentent pas le peuple, mais qu’ils le comprennent, qu’ils expriment ses
besoins et sa colère, bref, qu’ils l’incarnent. Pour la plupart d’entre eux, la peur de l’Autre est un sentiment
ancien et largement partagé en vertu d’arguments de deux ordres : Le
premier est d’ordre immatériel où la nation se définit presque toujours par
rapport à l’Autre au nom de l’identité
ethno-raciale, puis culturelle. Le deuxième est d’ordre matériel mais
qui est changeable selon le contexte. En période faste, l’étranger concurrence
le travail non spécialisé des nationaux, en période de crise s’ajoutent la
raréfaction de la ressource publique pour la prise en charge des immigrés
pauvres, et le risque de concurrence des enfants des nationaux par les
descendants éduqués des immigrés. Autres
ennemis extérieurs et non des moindres, les institutions internationales
et régionales qui limitent la souveraineté de l’État territorial.
Pour toutes ces raisons, le monde entier doit faire contrepoids
à ces courants pour protéger la démocratie, l’altérité et la pluralité
culturelle, ethnique et religieuse.
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