Il n’est jamais facile d’écrire l’histoire à chaud, au
moment où les événements se déroulent,
alors que demeurent tant d’incertitudes pour mieux appréhender les
causes directes ou indirectes du mouvement révolutionnaire qui a démarré en
Tunisie et qui a inondé la plus part de la région arabe. La Révolution Tunisienne a recouvrée de
nouveau un grand espoir d’une vie meilleure, s’exprimant en lui la soif de
dignité, d’égalité et de liberté. Le deuxième anniversaire de la Révolution Tunisienne est reçu et célébré dans toute la Tunisie par
une foule d’initiatives au plan local autant que national (et international),
s’est prêté à une étude d’impact, comme on dit aujourd’hui, qui donne la
possibilité de mesurer la mémoire (vive ou morte) de l’événement historique. La
redécouverte du grand événement doit être encré dans la conscience interne des
Tunisiens et c’est pourquoi les
références aux grandes dates sont d’une importance capitale pour forger une
mémoire collective qui participe à la reconstruction de l’identité nationale. Les événements qui se sont déroulés en Tunisie
entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011 constituent un tournent
historique dans toute la région parce qu’ils ont inaugurés une nouvelle ère et
des nouveaux espoirs dans tous le monde arabe. Cette position est traduite sur
le terrain lorsqu’on s’interroge sur le bilan de la Révolution. Les
Tunisiens adoptent en majorité une évaluation globalement positive: la Révolution était nécessaire,
et les grandes protestations devant le ministère de l’Intérieure le 14 Janvier
2011 en est le temps fort assimilés à la prise de la Bastille dans la
révolution française. La Révolution Tunisienne
a ouvert la carrière de la conquête des libertés, en marche vers la démocratie moderne, vers la pluralité et
vers une société civile dynamique mais elle comporte aussi sa part d’ombre
comme la terreur, l’insécurité et l’inflation. En effet, après plus de 20 ans
de résignations, des millions de femmes et d’hommes sont descendus dans les
rues à l’appel de leur fonds intérieur et à l’appel de leur patriotisme pour
briser le verrou et ouvrir le champ de l’impossible. Par conséquent, il est important d’élargir l’angle
d’analyse pour intégrer le contexte régional et de ne pas s’en tenir uniquement
aux spécificités locales car les démenions philosophiques et symboliques de la
révolution tunisienne étaient importante de point de vue géopolitique. Les
événements qui se sont déclenchés en Tunisie se sont rapidement répercutés dans
toute la région et dès que les manifestations ont été couvertes par les média,
on vu des manifestations similaires en Egypte, en Libye et au Yémen puis en
Syrie. Il est évident que chaque pays à ses propres spécificités
socio-historique mais il existe aussi des points communs comme les facteurs économiques
et politiques. Le prolongement de la révolution tunisienne dans l’espace peut
s’expliquer par l’arrière plan culturel de la région mais aussi par le fait que
les peuples arabes ont accumulés des valeurs qui ne sont pas visibles sur
l’Agora mais qui demeurent vivantes. Le destin commun est le sentiment qui fait
que chaque Arabes considère que ce qui se passe sur chaque coin de la Tunisie le
concerne et ce à cause de la profondeur de l’histoire mais aussi à causes de la
similarité des souffrances. Néanmoins,
le « model tunisien » est caractérisé par une révolution civil et
pacifique qui a réussi à ébranler la dictature mais la question vitale qui
s’impose aujourd’hui est de savoir comment traduire l’idéal révolutionnaire en
un fait concret qui exige un projet précis sur le plan institutionnel,
politique, économique et social.
lundi 17 décembre 2012
lundi 10 décembre 2012
La déclaration Universelle des Droits de l'Homme et ses significations
La
Déclaration universelle des droits de l'Homme adoptée le 10 décembre 1948 à
Paris par l’Assemblée Générale des Nations Unies est considérée comme une référence internationale fondamentale dans
le domaine des droits de l’Homme. Sa force normative tient notamment au fait
qu’en 1966 l’Assemblée Générale a adopté
deux traités qui en reprennent le contenu : le Pacte des droits civils et
politiques et le Pacte des droits économiques, sociaux et culturels. Ces Pactes, assortis de mécanismes de contrôle de
leur respect, ont été très largement ratifiés par les Etats-membres des Nations
Unies. La Conférence internationale
des droits de l’Homme tenue à Téhéran a proclamé, le 13 mai 1968, « la Déclaration universelle exprime la
conception commune qu’ont les peuples du monde entier des droits inaliénables
et inviolables inhérents à tous les membres de la famille humaine et constitue
une obligation pour les membres de la communauté internationale ». D’autre
part, certains pays, comme la France, lui ont reconnu une valeur de référence
pour les juridictions suprêmes. Le juriste français René Cassin a été, avec
Eléonore Roosevelt, l’un des principaux rédacteurs
de la Déclaration. La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen adoptée par
la première Assemblée nationale française dans le contexte révolutionnaire, en
1789, a largement inspiré, avec les Déclarations américaines des droits (1776),
les rédacteurs. René Cassin était assisté notamment de Stéphane Hessel, diplomate
qui a achevé sa carrière comme
Ambassadeur de France. Des témoignages de leur participation à l’élaboration de
cette norme fondamentale ont été réunis par Radio France Internationale. La
Déclaration universelle a inspiré une importante activité normative et a servi
de modèle, y compris en tant que première phase d’une dynamique conduisant à la
rédaction de traités, à plusieurs documents analogues qui jouent un rôle
essentiel dans la construction d’espaces politiques de dimension régionale. La
Déclaration universelle a ainsi directement inspiré le Conseil de l’Europe,
créé un an plus tard, dans la rédaction de la Convention européenne de
sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, traité unique
en son genre puisqu’il prévoit aussi un mécanisme de surveillance de son
respect de nature judiciaire et obligatoire : la Cour européenne des droits de l’Homme. Créée peu après,
la Communauté économique européenne,
intégrée à l’Union européenne en 1992, a progressivement affirmé son identité politique, notamment par l’adoption des
Déclarations du Conseil des ministres de 1986 et du Conseil Européen de 1991
sur les droits de l’Homme, qui ont précédé la rédaction de la Charte européenne
des droits fondamentaux adoptée à Nice en 2000. Et d’autre part la Cour de
Justice des Communautés Européennes, juridiction propre à l’Union européenne, a
progressivement reconnu la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de
l’Homme comme faisant partie des normes s’imposant aux Etats-membres. Dans une
filiation étroite avec la Déclaration universelle, l'Europe dispose donc
aujourd’hui d’un ensemble de normes relatives aux droits de l’Homme dont la
surveillance est assurée par des mécanismes
juridictionnels éprouvés. La Déclaration américaine des droits et
devoirs de l’Homme de l’Organisation des Etats Américains de 1948 est à
l’origine de la Convention interaméricaine des droits de l’Homme de 1978,
assortie elle aussi d’une cour de justice chargée de vérifier son respect, mais
selon un principe d’adhésion facultative des Etats. Les nations ayant le
français en partage se sont dotées, quant à elles, dans le même esprit, le 3
novembre 2000, d’une Déclaration de Bamako.Les grandes conférences mondiales
thématiques que l’Organisation des Nations Unies a réunies depuis le début des années 1970 se
sont, d’autre part, conclues, elles aussi, par des déclarations dont certaines
ont été le prélude à l’adoption de normes internationales contraignantes
importantes.
**********************
Texte de la
Déclaration universelle des droits de l’Homme
Préambule:
Considérant
que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille
humaine et de leurs droits égaux et
inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix
dans le monde, Considérant que la
méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de
barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un
monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la
terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de
l'homme, Considérant qu'il est essentiel que les droits de l'homme soient
protégés par un régime de droit pour que l'homme ne soit pas contraint, en
suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression, Considérant
qu'il est essentiel d'encourager le développement de relations amicales entre
nations, Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont
proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la
dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité des droits des
hommes et des femmes, et qu'ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès
social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus
grande, Considérant que les Etats Membres se sont engagés à assurer, en
coopération avec l'Organisation des Nations Unies, le respect universel et
effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales, Considérant
qu'une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute
importance pour remplir pleinement cet engagement, L'Assemblée générale Proclame
la présente Déclaration universelle des droits de l'homme comme l'idéal commun
à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les
individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration
constamment à l'esprit, s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de
développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des
mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et
l'application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats
Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.
Article 1 :
Tous les êtres humains naissent libres et
égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et
doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Article 2 :
Chacun peut
se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la
présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur,
de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion,
d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre
situation. De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut
politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une
personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous
tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.
Article 3 :
Tout
individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
Article 4 :
Nul ne sera
tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont
interdits sous toutes leurs formes.
Article 5 :
Nul ne sera
soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou
dégradants.
Article 6 :
Chacun a le
droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique.
Article 7 :
Tous sont
égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la
loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui
violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle
discrimination.
Article 8 :
Toute
personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales
compétentes contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont
reconnus par la constitution ou par la loi.
Article 9 :
Nul ne peut
être arbitrairement arrêté, détenu ni exilé.
Article 10:
Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue
équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui
décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute
accusation en matière pénale dirigée contre elle.
Article 11 :
a) Toute
personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa
culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les
garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.
b) Nul ne
sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont été
commises, ne constituaient pas un acte délictueux d'après le droit national ou
international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle
qui était applicable au moment où l'acte délictueux a été commis.
Article 12 :
Nul ne sera
l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile
ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute
personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de
telles atteintes.
Article 13 :
a) Toute
personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à
l'intérieur d'un Etat.
b) Toute
personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans
son pays.
Article 14 :
a) Devant la
persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de
l'asile en d'autres pays.
b) Ce droit
ne peut être invoqué dans le cas de poursuites réellement fondées sur un crime
de droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux principes des
Nations Unies.
Article 15 :
a) Tout
individu a droit à une nationalité.
b) Nul ne
peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de
nationalité.
Article 16 :
a) A partir
de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race,
la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une
famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et
lors de sa dissolution.
b) Le
mariage ne peut être conclu qu'avec le libre et plein consentement des futurs
époux.
c) La
famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la
protection de la société et de l'Etat.
Article 17 :
a) Toute
personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété.
b) Nul ne
peut être arbitrairement privé de sa propriété.
Article 18 :
Toute
personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit
implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté
de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public
qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement
des rites.
Article 19 :
Tout
individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le
droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de
recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et
les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.
Article 20 :
a) Toute
personne a droit à la liberté de réunion et d'association pacifiques.
b) Nul ne
peut être obligé de faire partie d'une association.
Article 21 :
a) Toute
personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son
pays, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement
choisis.
b) Toute
personne a droit à accéder, dans des conditions d'égalité, aux fonctions
publiques de son pays.
c) La
volonté du peuple est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics; cette volonté
doit s'exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu
périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une
procédure équivalente assurant la liberté du vote.
Article 22 :
Toute
personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale; elle
est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et
culturels indispensables à s a dignité et au libre développement de sa
personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération internationale,
compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays.
Article 23 :
a) Toute
personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables
et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
b) Tous ont
droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal
c) Quiconque
travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant
ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée,
s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
d) Toute
personne a le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à
des syndicats pour la défense de ses intérêts.
Article 24 :
Toute
personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation
raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques.
Article 25 :
a) Toute
personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être
et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le
logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires;
elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de
veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de
subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.
b) La
maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciale. Tous
les enfants, qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la
même protection sociale.
Article 26 :
a) Toute
personne à droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce
qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire
est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être
généralisé; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à
tous en fonction de leur mérite.
b)
L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au
renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les
nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement
des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.
c) Les
parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à
leurs enfants.
Article 27 :
a) Toute
personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté,
de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui
en résultent.
b) Chacun a
droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production
scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur.
Article 28 :
Toute
personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan
international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente
Déclaration puissent y trouver plein effet.
Article 29 :
a)
L'individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seul le libre et
plein développement de sa personnalité est possible.
b) Dans
l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est
soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la
reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire
aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général
dans une société démocratique.
c) Ces
droits et libertés ne pourront, en aucun cas, s'exercer contrairement aux buts
et aux principes des Nations Unies.
Article 30 :
Aucune disposition de la présente Déclaration
ne peut être interprétée comme impliquant, pour un Etat, un groupement ou un individu,
un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à
la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés.
mercredi 5 décembre 2012
A la recherche du consensus
Imaginez-vous
dans une forêt sans arbres, où il se dit depuis longtemps que la terre n'est
plus fertile. Imaginez-vous une lumière sans l’éclat de l'arc-en-ciel,
simplement nuancée de gris entre un noir profond, celui du cynisme ambiant, et
un blanc émasculé, celui du fatalisme prédominant. Imaginez-vous que les citoyens
sur ce sol gris ne vivent plus de la satisfaction de leurs désirs profonds,
mais d'une suite de compromis avec l'autre : et le plus fort, c’est que le plus
grand nombre, chacun détaché de ce qui le fonde, les ailes de ses rêves coupées
par une série d'abandons, ont érigé ce compromis en qualité sociale. Ouvrez les yeux, vous y êtes, c'est notre
monde. Enfin, tel que nous l'avons intégré, pas tel qu'il est. Nos réalités
sont si loin de la perfection. C'est là qu'intervient cet article, pour nous rapprocher
du réel, avec la question du consensus, mais dont l'essence vient de notre
profondeur commune.
Les
développements actuels que connais le champ politique Tunisien, où la tendance
est à la convivialité, nous amènent à nous interroger sur la nécessité du
consensus politique dans la Tunisie postrévolutionnaire. L’autonomisme de la volonté est le principe de
base de toutes stratégies politiques rationnelles qui permet de sortir de l’impasse.
Ce principe consiste à chercher un nouveau climat social fondé sur le compromis (tawafûq). Cette "loi morale" n’exprime donc pas autre chose que l’intérêt général du
pays, c'est-à-dire le bonheur des tunisiens. Si donc, la matière de vouloir
intervient comme une possibilité de sortir de cette tension socio-politique, il
en résulte un nouveau contrat social fondé sur les principes de la révolution
et sur la notion de la citoyenneté constructive. Ce précepte pratique implique
une condition matérielle qui ne doit être
compté pour loi car elle est la loi de la volonté pure qui est la liberté qui transporte la
volonté de reconstruire. Toutes matières des règles pratiques reposent sur ces
conditions objectives. Dans ce contexte, il est indéniable que tout vouloir
doit avoir aussi un objet qui se définie comme principe déterminent. Il est
important de noter que ces derniers circonstances que vie la Tunisie nécessite
un consensus qui devait peser lourdement dans la sphère politique car il
apparaît déminent pour élaborer une
feuille de route claire et précise pour tracer l’avenir de la Tunisie à la
lumière d’une constitution garantissant un Etat civil et un régime républicain,
démocratique et social.
mardi 4 décembre 2012
La sainte de Tunis: Saïda Aïcha Manoubia
Que
savait-on de la vie de la Saïda Aïcha Manoubia ? Que savait-on de sa vie,
de son œuvre de ses manâqib ? Ces questions sont devenues une priorité
intellectuelle après le crime de la profanation de son mausolée dans
la nuit du lundi au mardi 16 octobre 2012 où la Zâwiya de Saïda Manoubia était
totalement ravagé par le feu.
Selon l’hagiographie de la sainte, Aïcha Manoubia est née
en l’an 595 de l’Hégire (1199) dans la ville de Manouba située à quelques kilomètres
au sud-ouest de la capitale de l’Ifriqiya, Tunis. Son père le Cheïkh Abou Mousa Imran Ibn Hâj Souliamane
prit un grand soin de son éducation et lui fit apprendre le Coran dès son jeune
âge. Dès sa puberté, elle montra des signes d’ascétismes et de piété. Elle se
consacra à la dévotion et au filage de la
laine qui était sa seule source de revenu qui le dépensait avec les nécessiteux,
les pauvres et les miséreux. On raconte
que si, à la nuit tombée, un dirham lui restait encore dans les mains, elle
disait : « Cette nuit, ma prière est incomplète ». Il lui
arrivait de s’abstenir d’invoquer Dieu pendant des journées et quand on l’interrogeait
elle répondait : « Si le cœur n’y est pas, la langue n’y peut rien ».
Son immense rayonnement lui valut la vénération de ses
contemporains et les maigres écrits qu’il nous reste d’elle en font également
l’un des premiers chantres de l’amour divin. Dans cet âge classique du soufisme
nord africain, Aïcha Manoubia explore, comme d’autres, les sentiers de cette
mystique. La légende raconte qu'elle aurait dans vue dans les rues de
sa ville, portant un seau dans une main et une torche dans l'autre et criant
qu'elle partait éteindre les feux de l'enfer et incendier le paradis. Un
passant l'arrêta et l'interrogea sur le sens de ses dires. Elle répondit que
les hommes d'aujourd'hui n'adoraient
Dieu que par intérêt (la crainte de son courroux ou la récompense de ses
grâces) alors que la vraie dévotion consistait à ne l'adorer que pour Lui, par
pure aspiration à contempler Sa Face. Sa grande dévotion fut connue à Tunis et dans
les grandes villes de l’Ifriqiya. Elle fut toute sa vie respectée et honorée
par les religieux du pays jusqu’à sa mort le 21 Ragab 665 de l’hégire (17 Avril
1257) où la plupart des Ulémas de l’époque furent présents à ses funérailles.
lundi 3 décembre 2012
Manifeste philosophique de la liberté
Depuis la
révolution tunisienne, il est peu de réalité aussi essentielle et aussi sujette
à disputes que la liberté. Les discours qui la nient ne manquent pas et les
oppressions qui la bafouent sont légion. La liberté semble semble être l’objet
des discours les plus contradictoires selon les différentes idéologies
politico-philosophique ce qui nous amène à poser la question suivante : Que signifie la liberté ? Les difficultés d’une définition de la notion de la liberté
sont en effet nombreuses. Tout d’abord, parce que la liberté est souvent présentée
comme un objet de conquête et simultanément comme une réalité inaliénable. Tout à la fois un idéal et une réalité
constructive de la citoyenneté. Pourtant, si elle est à conquérir, elle n’est
pas déjà donnée ; si, en revanche, elle est inaliénable, elle est toujours
là. Ces deux pôles induisent à leur tour des contradictions : si on la tient
pour inaliénable, sa défense apparaît inutile et contradictoire ; si on la
défend, elle peut être tenue pour une réalité fragile car elle est lié à son
contexte historique. Cette première
difficulté conduit à une seconde : la définition consiste à tracer sa
signification profonde. En effet, la
liberté est toujours liée à la pensée humaniste. Ce lien par des luttes
socio-politique contre la pensée unique et les régimes totalitaires suppose aussi un travail du sujet sur lui-même.
Les traités de Spinoza et de Malebranche qui précèdent de près de vingt
ans la parution de l’ouvrage de Locke intitulé « An Essay concerning human understanding » le montre très bien. C’est dans le Livre II, de John Locke consacré à la
puissance (power), que notre philosophe donne sa conception de la liberté : « so far as a man has power to think or not to
think, to move or not to move, according to the preference or direction of his own
mind, so far is a man free… So that the idea of liberty is, the idea of power in
any agent to do or forbear any particular action …». La présence
des termes « force » et « puissance » dans ces définitions de la liberté
atteste peut être du rôle joué à l’époque en philosophie naturelle par l’apport
conceptuel des théoriciens du mouvement, de la mécanique, Huygens en
particulier. Alors que chez Malebranche la liberté reste une « puissance
appétitive » pour utiliser l’expression
de Saint Thomas, l’idée que s’en fait Locke
semble avoir davantage de valeur
générale. La physique et les mathématiques contemporaines, qui visent également
à l’universalité, ne font pas appel au
concept de liberté en soi ; il leur arrive d’employer la terminologie « degrés
de liberté » pour laquelle ils possèdent des définitions bien formalisées dans des cadres particuliers
précis. Si la liberté pure et le déterminisme absolu sont en opposition, par contre déterminisme
et nécessité font bon ménage. Sur ce dernier point, sur lequel la littérature moderne
abonde, et dans la perspective historique de ce paragraphe, je ne retiendrai
ici que les points de vue de philosophes
importants du Moyen Age, les philosophes
persans, Avicenne (né en 958) et Al Gâzâli al Tousi (né en 1058), lequel
reprend beaucoup Avicenne. Celui-ci, médecin, expérimentateur, est sans doute
le meilleur des « élèves » d’Aristote semblent avoir été, avec Aristote, les grands maîtres de la philosophie
de leur époque. La citation suivante d’Avicenne, résume en partie son jugement :
« Les décisions de notre volonté
[dit Avicenne dans sa métaphysique] ne sont qu’après avoir pas été ; or toute
chose dont l’existence a été précédée de non-existence est une chose qui a une
cause ; partant, toute décision volontaire qui se produit en nous a une cause.
La série de ces causes, d’ailleurs, ne remonte pas à l’infini [à l’intérieur de
notre âme] ; elle aboutit à certains évènements qui sont arrivés du dehors ; ces évènements sont
terrestres ou célestes ; mais les évènements terrestres proviennent des
évènements célestes ; la collection, donc, de ces évènements provient d’une
manière nécessaire de la nécessité de la volonté divine. Quant au hasard, il se produit par le
concours de toutes ces choses ; lors donc que vous les aurez toutes résolues
d’une manière parfaite, elles se trouveront réduites à des principes dont la
nécessité descend de Dieu…Si quelqu’un des hommes pouvait connaître toutes les
choses qui s’accomplissent [présentement] au ciel et sur la terre, et savoir
quelles en sont les natures, il connaîtrait assurément quelles choses doivent
arriver et comment elles arriveront ». Les points de vue de ce grand penseur sur
la cause, la nécessité et le déterminisme ont été repris par Jean de Jaudun qui
disait : « Il lui [Aristote] faut admettre, en effet,
que tous les êtres sont nécessaires, suivant un certain mode de nécessité ;
aussi a-t-il admis que toute chose qui
sera dans l’avenir adviendra d’une manière nécessaire. Toutefois, pour
comprendre ce que dit Aristote, il convient de remarquer qu’il y a deux sortes
de nécessités. Il y a une nécessité continue, qui est en tout temps et chaque
partie du temps ». La vision de notre monde observable, telle qu’elle
ressort de ces lignes, n’est guère originale. Elle est présente chez Platon
pour qui la cause et le hasard sont omniprésents.
Ruinant notre pensée en notre indépendance, elle semble faire de nous des êtres
assujettis. Elle donnerait alors crédit aux affirmations de bien des
religions. Il faut en examiner la
principale conséquence, elle est d’ordre psychologique : nous avons tendance à
rejeter cette conclusion d’assujettissement, elle nous dérange profondément ;
ce qui, sur le plan intellectuel, conduit en général à l’affirmer comme inexacte,
et sur le plan social, collectif, peut animer des formes de révolte. Quelle(s) raison(s) pourrai(en)t justifier ce
malaise ? Je n’en vois clairement qu’une, mais elle est de taille. L’univers
dans lequel nous vivons est de nature héraclitéenne, c’est-à-dire
conflictuelle. Chaque objet passe par une phase de développement expansif, et
le conflit apparaît lorsque s’entrechoquent au sein du même espace les domaines
attachés à deux objets distincts. La survie de chaque objet suppose donc en interne
la présence de mécanismes de
transformation, d’adaptation de l’objet aux impératifs des conflits,
sous leur forme présente ou pressentie. L’intime croyance en notre liberté est
très probablement une forme d’expression de la subtile perception interne que
nous avons de notre indispensable et présente capacité d’évolution. Cette capacité, plus ou moins accusée, est
inhérente à tout objet, qu’il soit individuel ou collectif. Elle dépend aussi
en partie, dans sa force de conviction, et en ce qui nous concerne, de
l’étendue de nos réserves organiques, capables de se différencier ou d’être
utilisées à des fins de remplacement, de renouvellement, de substitution, d’organisations
nouvelles. Le sentiment de liberté, que nous sommes maîtres de nos décisions,
paraît alors être souvent une illusion positive, qui vient d’abord de ce que
nous percevons un certain nombre de contraintes, internes à notre personne ou
internalisées. Nous croyons être capables de les modeler, de les assujettir. Ce
sont en fait ces contraintes qui nous maîtrisent car elles sont dépendantes
d’un très grand nombre d’autres contraintes, exerçant leurs effets
immédiatement ou avec retard, et que nous percevons peu ou pas du tout. Par ailleurs, en sens contraire et comme je
l’ai déjà mentionné, l’acteur se croit également libre du fait qu’il ne
parvient pas à percevoir la totalité des contraintes qui contribuent à façonner
sa décision. Nous avons aussi conscience d’une forme d’infinité dans les
manières dont les contraintes peuvent peser et induire des modifications des
transformations, des comportements. D’où vient que l’égalité parfaite entre
deux objets quelconques est impossible ou exceptionnel. Nous avons alors aussi
subtilement conscience du caractère unique, singulier, ou quasiment unique de
chaque chose, de chaque objet, de chaque processus, et donc de nous-mêmes. La
mise en contact permanente avec ces infinités de comportements et de
singularités à tendance aussi à produire cette enivrante impression de liberté.
Elle nous est enfin nécessaire pour chasser les sombres nuages qui peuvent obscurcir
nos horizons, pour permettre que s’implante en notre esprit, les formes de la volonté,
le désir de créer, l’ouverture à la vie, l’espoir.
vendredi 23 novembre 2012
La révolution tunisienne et la renaissance de la citoyenneté
La logique de la révolution tunisienne est définie par deux
notions-problématiques qui voulaient atteindre l'accès à l'État de droit et à
la démocratie par les facultés citoyennes. La première est introduite par
la couple liberté/dignité qui voulait présenter la mort du couple ancien
dictature/corruption. La deuxième est d’instaurer un État civil (dawla
madaniyya) qui respect la notion de la supériorité de la loi, les droits de
l’homme et qui assure le pluralisme. C’est donc l’esprit de la citoyenneté qui
est le fondement de la cohésion du corps social postrévolutionnaire. Cet esprit
du corps social consiste en un état de « fusion » émotionnelle qui
amène à un engagement personnel total de chaque individu pour réaliser un
nouveau contrat social. De même, l’esprit du corps social peu traduire un
effacement temporaire de soi individuel au profit d’un soi collectif qui
empêche les agressions mutuelles et rend efficace la défense contre le mal
socio-culturel car il inspire à chaque membre de la collectivité une retenue à
l’égard des autres et un courage face aux ennemis communs.
En plus, il permet d’agir comme s’ils formaient une personne
collective, un tout unitaire animé par un commun acharnement de vaincre les
défis afin d’assurer l’accès à la modernité rendu possible par la réalisation
des objectifs de la révolution. Dans cette condition, c’est l’esprit du corps
social qui est la condition première de la réussite, et c’est grâce à cet
esprit qu’un individu qui en fait partie et qui s’appuie sur sa communauté de
citoyens peut réussir à sa faire investir de la démocratie. Bref, toute
entreprise pour réussir a besoin d’adhésion social à ses objectifs. On voit par
cette formule que l’acte d’engagement citoyen renferme un engagement réciproque
du public avec les particuliers, et que chaque individu se trouve engagé sous
un double rapport : connaître ses droits mais aussi ses obligations comme
un membre de la société participant à la construction démocratique.
Jusqu’ici nous avons considéré le corps social comme une
personne morale et collective, unie par la force des valeurs citoyennes et à
travers la force des lois. Ainsi, par le pacte social nous donnons naissance à
l’existence d’une vie politique basée sur un regard transculturel et pluriel.
Sans doute il y a une conception politique humaniste émanée de
la raison seule, mais cette vision pour être admise entre nous, elle être
réciproque. Politique humaniste et rationnelle semble ainsi implantée dans un
jardin comportant de nombreux arbres dont chacun offre son fruit à la
consommation et au profit du groupe de l’individu. Une telle conclusion est
fortement liée à la pratique quotidienne plus qu’à la théorie et cela pour les
raisons suivantes : L’une d’elles prend racine dans la logique de base et
trouve son expression dans ancien paradoxe celui de la transparence. C’est
pourquoi il ne suffit pas que le corps social établi un modèle de
gouvernemental ou qu’il arrive à forger une constitution. Outre ces mécanismes
démocratiques, il faut qu’il y ait de fixes systèmes pour le contrôle que rien
ne puisse l’abolir ou le supprimer. À l’instant que le peuple est légitimement
réuni en un corps souverain, toute juridiction doit donner de l’importance au
dernier des citoyens comme au premiers des représentant de l’État car où se
trouve le citoyen il y a une légitime, inviolable par la force des lois.
jeudi 22 novembre 2012
L'acheminement vers le soi : l'identité entre le volontaire et l'involontaire
L’identité fait partie, depuis la grande métamorphose
révolutionnaire, de ces concepts qui commencent petite à petit à attirer
l’attention de la masse. Cette situation découle, au moins partiellement,
de la vague de l’insécurité ontologique qu’a entraînée la chute de l’ordre
dualiste qui avait régné tout au long de l’histoire de la Tunisie indépendante.
Une analyse plus approfondie mettrait sans soute aussi en lumière la
disparition des certitudes idéologique qui peut avoir poussé le Tunisien de
demander qui il est et qui sont ses spécificités culturelles et
civilisationelles. En effet, il existe probablement autant de façons de
définir la notion de l’identité mais on peut dire que la notion de l’identité
est infiniment prégnante que omniprésente car chaque individu possède sa propre
conscience qui le rend différent de tous les autres. Cela signifie que
l’identité est d’abord appréhendée comme phénomène individuel. C’est pourquoi
on peut la définir comme la façon dont l’être humain construit son rapport personnel
avec son environnement social. Ce point nous permet de parler de l’identité
comme un rapport : c'est-à-dire que les gens commencent à s’identifier dès
qu’ils se rendent compte du fait qu’ils ne sont pas seuls sur le champ public
et parce que l’identité est avant tout relationnelle, elle est sujette à
changement quand les circonstances se modifient les rapports sociaux. Cela
signifie qu’elle n’est pas donnée une fois pour toute ; elle est plus en
état de construction perpétuelle. Ce processus d’édification se poursuit
quoique certains éléments soient plus permanant que d’autres. La construction
et la reconstruction identitaire reflète le mouvement de l’histoire qui marque
le quotidien de la société. L’interaction de l’individu avec sa mémoire collective,
avec son milieu géographique et avec sa société marque les pièces majeures de
l’opération identitaire. Ces constations nous permettent de dire que
l’identité est l’équivaut à la relation avec l’environnement socioculturelle.
C’est grâce à ce processus qu'un groupe d’invendus partage une manière
partiellement commune de comprendre leur histoire, leurs cultures et leur
quotidien ce qui donne un climat propice pour entrer en interaction avec
l’autre dont les bases identitaires est différente, même de façon extrêmement
subtile. Cette vivacité de la notion de l’identité nous oblige à dire
qu’il s’agit d’un processus toujours en construction grâce à l’accumulation
historique et grâce au dynamisme intérieur de la culture.
samedi 17 novembre 2012
الثّورة التّونسيّة كقيمة إنسانيّة
مثّلت الثّورة التّونسيّة
حدثا تاريخيّا فريدا إذ ما تمّت مقارنتها ببقيّة الثّورات الاخرى. فعلى صعيد توقيتها، تميّز الحراك الثّوريّ بطابعه المباغت و السريع.
كما تظهر الفرادة
في عفويّة الاحتجاجات التي لم تكن مؤطرة على المستوى السياسيّ. هذا إلى
جانب الدور الكبير الذي إضطلعت به
وسائل الإتصال الحديثة في إبراز تجاوزات النظام القائم
في تعامله مع التحركات الشعبيّة داخل البلاد.
لقد شكّلت
الثورة لحظة تاريخيّة ثقيلة الوزن، عميقة الأثر، تمتاز
بأنها رسالة فاصلة وقاطعة مع الماضي و بداية تشييد جديدة. فشعار »الشعب يريد» تحوّل
إلى أيقونة تجاوز إشعاعها الوطن التّونسيّ
لتشمل كامل المجال العربيّ،
حيث أصبح هذا الشعار حاملا لطموح جديد
في مواطنة بناءة و
في مناخ ديمقراطيّ-تعدديّ.
وتمثّل مدوّنة الشعارات المرفوع خلال الأشهر الأولى للثّورة مرآة عاكسة لطموحات التّونسيين
في غد أكثر إشراقا.
لقد أكدت المغامرة الثّوريّة
التّونسيّة أنّ مسألة الحريّة و إكتساح الوعيّ بقيمة الذات هي الجوهر الذي ينبني
على أساسه الصرح المجتمعيّ.
لذلك وجب عدم التّغافل عن المخاطر المهدّدة لهذا البناء الحرّ.
فتاريخيّة الفهم تسحب بلا شك عمليّة تفكيك
الفهوم من أجل مزيد إستعابه.
ومهما يكن من أمر فإنّ
الثّورة لا تنفصل عن قيمة
الحريّة بإعتبارها أحد المطالب المحوريّة و
بإعتبارها قيمة إنسانيّة
و كونيّة يتخطى بريقها الزّمان.
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