mercredi 7 mars 2012

Une aperçue historique sur la démocratie directe


   Chacun écrivant sur la démocratie, commence par distinguer des démocraties « directes » et « indirectes » ou « représentatives ». Ceux qui se concentrent sur les institutions opposent parfois la « démocratie de l’assemblée » à la « démocratie parlementaire » ; mais la distinction est la même : dans une directe, le peuple se gouverne effectivement lui-même, c'est-à-dire que chacun a le droit de participer à la prise de décision, tandis que dans l’autre, indirecte, au contraire, la seule décision que chacun a le droit de prendre, c’est de choisir ses décideurs.
Même les analyses conceptuelle de la démocratie affichent toujours une perspective historique : elle consiste à assurer que la démocratie directe n’existe plus, du moins dans des Etats souverains, qu’on oppose à des unités politique plus petites ; et cette indiscutable vérité tend à être suivie de l’affirmation qu’une telle démocratie ne peut plus exister à cause de la taille des sociétés modernes ; ce qui revient en fait à ignorer que la technique moderne a rendu tout à fait possible un retour à la démocratie directe.
On peut adopter une attitude historique différente, tournée vers le passé : elle tend à prendre des formes variables selon la nationalité de l’auteur. Le monde anglophone a porté son regard vers les Cités-Etats grecques et la démocratie de l’Athènes classique, sauf que les Américains sont aussi irrésistiblement attirés par leurs propres formes de démocratie directes dans les assemblées communales (town meeting) de Nouvelle Angleterre. Les Français, depuis Rousseau, ont en outre tourné leurs regards vers les Alpes pour trouver l’inspiration, cependant que certain universitaires allemands ou scandinaves se mettent joyeusement en route vers la démocratie directe des tribus germanique du fond des âges. Il y a un cas historique, malgré tout, qui doit être écarté sans plus de cérémonies : les cités italiennes de la Renaissances comme Venise et Florence étaient indiscutablement des Cités-Etats et, à cet égard, peuvent être utilement comparées avec les Cités-Etats grecques, mais c’étaient des monarchies ou des oligarchies ; la démocratie n’y a fait son apparition qu’à l’occasion d’une éphémère parenthèse. Aussi ne peuvent-elles nourrir un parallèle historique quand il est question de démocratie et d’Etat démocratique.
Les quatre autres exemples de démocratie directe demandent cependant un peu plus de détail ; commençons par la démocratie primitive. Cette histoire remonte à une phrase de Tacite, répercutée par Montesquieu ; mais les historiens ont bien été obligés de ranger au rayon des mythes l’idée qu’un système de gouvernement égalitaire venu du fond des âges ait pu réagir les tribus antiques. Quand à la prétention que la Suisse serait le berceau de la démocratie, elle a deux fondements, et l’un vaut beaucoup mieux que l’autre. Le premier est que depuis le Moyen-Age, quatre cantons et quatre demi-cantons suisses ont été gouvernés par des assemblées populaires dont cinq existent encore aujourd’hui : Dès le 16ème siècle, Bodin attira l’attention sur ces exemples de démocratie. Ils constituent un vrai parallèle avec la démocratie athénienne : quoiqu’ils ne soient plus de nos jours que des divisions territoriales, avec des pouvoirs locaux limités, les cantons furent en leurs temps des Etats souverain, gouvernés selon les méthodes d’une démocratie directe.  L’autre revendication en faveur de la Suisse émane principalement Rousseau. Il ne parle qu’en passant de la véritable démocratie des petits cantons forestiers et s’attache principalement à sa ville natale de Genève, qu’il tient à tort pour une démocratie, dans le même temps qu’il prétend tout aussi faussement que l’Athènes de Périclès n’en était pas autre. En fait, il n’y a pas grand-chose à dire de Rousseau historien, bien que ses idées aient eu une puissante influence sur la pensée politique. Quant aux assemblés communales de la Nouvelle-Angleterre, c’était de la démocratie directe, certes, mais seulement à l’échelon municipal ; aussi quoiqu’il soit intéressant de la comparer à l’Assemblée du peuple d’Athènes, elles ne fournissent aucune base sérieuse à l’étude de la démocratie en tant que forme de gouvernement.         

samedi 3 mars 2012

La démocratie est-elle la dictature de la majorité ?



  Le mot démocratie est formé de deux mots grecs : « DEMOS »  qui signifie peuple et « KRATOS » qui signifie pouvoir. Ainsi, la démocratie peut être définie comme étant un régime politique fondé sur la souveraineté des citoyens, soit directement ou indirectement. Ceci peut-être résumé par la formule du 16ème président américain Abraham Lincoln : « La démocratie c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».
La démocratie est donc un système d’organisation politique selon la majorité est apte de prendre une décision pour la totalité du groupe.   Ce qui nous amène a posé la question suivante : La démocratie est-elle la dictature de la majorité ?
En effet, la loi de la majorité est l’un des principes de la démocratie mais ce n’est ni l’unique ni le plus important. A défaut de l’existence d’autres principes, la démocratie serait réduite à une dictature, voire une tyrannie de la majorité en pouvoir.
La loi de la majorité peut déboucher sur des perversions qui interviennent dans les cas suivantes :

      Majorité fictive : C’est à dite une majorité qui peut se dégager par des voies légalement réprouvables (achats de voix, usages de trafique durant les élections…).   

     Majorité incompétente : C'est-à-dire une majorité qui peut convaincre par ses idées mais qui ne dispose pas de compétences nécessaires pour traduire ses idées sur le terrain.

     Majorité antidémocrate : C'est-à-dire une majorité qui profite de sa position pour violer impunément les textes juridico-politiques.

C’est pourquoi la mise en place d’une démocratie est très délicate et beaucoup de préoccupations doivent êtres prise. La loi de la majorité doit être systématiquement équilibrée par d’autres principes protégeant le droit de la minorité  et les droits individuels. Ici, le terme « minorité » désigne un groupe de personnes numériquement inférieur au reste des députés et ayant des caractéristiques différentes. Ces caractéristiques peuvent être idéologique, ou simplement provenons de convictions et d’idée différentes.
Il est impératif que ces minorités puissent jouir des droits garantis par la loi, dont aucun gouvernement, aucune majorité, élue ou non, ne saurait les priver. La démocratie doit réussir à établir un climat de tolérance er de dialogue à la diversité afin de permettre à celle-ci d’être une source de richesse et non de discorde et de division.
Dans un Etat démocratique tous les citoyens doivent être en mesure de vivre sereinement entre eux dans une paix sociale en profitant de tous leurs droits sans tomber dans une tyrannie de la loi de la majorité. Comment y parvenir ? 
En effet, pour se prémunir contre la « tyrannie de la majorité » nous avons besoin d’une Etat de droit qui apparait comme première règle dans la formation d’un Etat démocratique. Cet Etat de droit se définie comme un système institutionnel fondé sur le respect de la hiérarchie des normes, de séparation des pouvoir  et droits fondamentaux, ce qui permet à donner naissance au pluralisme politico-idéologique qui reconnaît et accepte la diversité des courants d’opinion, de leur représentants ce qui fonde un cadre d’interaction dans lequel différents groupes montrent suffisamment de respect pour coexister et interagir.