jeudi 23 août 2012

Pouvoir et institutions dans le monde arabe : Queques mécanismes pour la réfléxion







Les régimes politiques arabes contemporains sont souvent appréhendés en termes de néo-patrimonialisme, notion démarquée du concept patrimonialisme qui, chez Maw Weber, se rapporte à l’une des formes de la domination traditionnelles.   L’énoncé des éléments d’une définition minimale du néo-patrimonialisme de ce type de régime politique susceptible de recevoir le plus large accord serait le suivant :
L’étatisation de la société : c’est-à-dire l’existence d’un faible degré d’autonomie des institutions sociales lié à une tendance à la monopolisation de l’ensemble des pouvoirs par un centre politique disposant de l’infrastructure et de la logistique de l’État.

La privatisation de l’État : c’est-à-dire l’appropriation et la gestion privée de l’État par les élites gouvernementales.

La clientélisation de la société : c’est-à-dire allocation des ressources suivant le critère principal, voir exclusif, de la mobilisation des allégeances.

Le recours à une imagerie paternaliste de la relation politique : c’est-à-dire la représentation d’un « bon gouvernant » plein de sollicitude et soucieux du bien-être des gouverné.


La notion de néo-patriarcat, démarquée elle aussi par certains auteurs, de la conceptualisation, wébérienne de la « domination traditionnelle », systématise le caractère familial de la relation politique. Elle se réfère à une réactualisation, sous des formes et apparences modernes, des structures psychosociales de la famille patriarcale : depuis la famille naturelle jusqu’à la « famille nationale », la vie sociale se caractérisait par les relations d’autorité, de domination et de dépendance, conférant à la figure du père (devenu le président ou le roi) les traits d’un agent de répression. Corrélativement, l’aspect le plus développé et le plus fonctionnel de l’État « néo-patriarcal » résiderait dans les services d’investigations et d’informations et les force de sécurité intérieure. Ainsi, les notions de Néo-patrimonialisme et de Néo-patriarcat apparaissent comme des notions extensives se prêtant à de multiples applications dans le monde arabe.        

samedi 18 août 2012

L’État post-révolutionnaire : Nouveaux défis et redistribution de rôles



   Certaines écoles de philosophie politique distinguent entre trois types d’État : L’État pré-moderne, l’État moderne et l’État post-moderne.  Selon cette vision, les États sont représentés comme des expériences humaines qui sont hétérogène dans le temps et dans l’espace.
Pour commencer, il convient de présenter un bref exposé sur la l’historique de l’État au temps moderne et contemporain.
Au XVIème siècle, Nicolas Machiavel, dans son traité politique intitulé « Le Prince », distingue entre deux types de gouvernements qui ont mené (et mènent encore) la structuralisation politique des hommes suivant laquelle on peut établir la différence entre deux modes de gouvernement : les principautés héréditaires où tout les pouvoirs émanent du prince qui est la seule source inspiratrice des lois et les républiques, dont l’étymologie latin Res Publicae, signifie l’intérêt général aux affaires publiques, à la politique et au mode de gouvernement de l’État.  Au XVIIème siècle, John Locke considère que l’État au sens moderne du terme doit distinguer entre pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Montesquieu, dans  son traité intitulé « De l’esprit des lois », ajouta au schéma du philosophe anglais,  un troisième pouvoir qui est le pouvoir judiciaire qui devait être indépendant des autres pouvoirs.  Pour Emmanuel Kant, l’État est ainsi le fruit de la raison ; sa légitimité repose sur ses capacités à protéger et à garantir les libertés ainsi que le respect du droit. Et c’est l’État qui possède la capacité de fixer une limitation à la liberté personnelle afin  de permettre l’expression de la liberté à autrui. Ainsi l’État devint l’unique garant des libertés individuelle et collective et c’est pourquoi il doit s’opposer  systématiquement aux actions de groupes et d’individus qui cherchent à imposer leur vision du bonheur à la collectivité.  
Le XIXème et le XXème siècle constitue un tournant historique marquant car il a activé le modèle de l’État-Nation au point de devenir la figure imposée de l’organisation politique. Ce concept d’État-Nation se construit autour le concept de la Nation et de l’État qui est perçu pour organiser se regroupement humain dans l’ordre, disposant du monopole de la contrainte et existant à travers un appareil structuré de domination.  Néanmoins, ce concept d’État-Nation va passer par une grande crise à la fin du XXème siècle et au début du XXIème siècle sous l’impulsion de facteurs géopolitique, idéologiques et économiques, conduisant à réévaluer cette notion, ce qui va conduire à poser la question de la pertinence du modèle étatique. Sous la pression de la mondialisation, les États-Nations sont désormais encadrés dans un ordre transnational qui se construit progressivement autour des structures institutionnelles plus ou moins fortes. 


A)  L’ÉTAT TUNISIEN POST-RÉVOLUTIONNAIRE FACE AUX NOUVEAUX DÉFIS: 

Parmi les défis majeurs qu’un État moderne doit relever, on trouve sa capacité de garantir la pérennité  du lien social autrement que par la mystification idéologique ou par le recours au sacré. De nos jours, la faiblesse de l’État tunisien post-révolutionnaire qui impose sa logique pousse la montée des identités anti-étatique par le recours aux appartenances confessionnelles, régionales et idéologiques , et au lieu de promouvoir une société de citoyenneté où les citoyens sont égaux devant la loi, on laisse s’installer des communautés qui ont leurs propres mode pensée qui se veut supérieur à l’État ! C’est dans ce processus réside le danger qui pèsent sur la Tunisie post-révolutionnaire. Une question importante  s’impose dès lors : Où est le nouvel Jus Gentium produit par la révolution ? Où est le Bonum Gentium commune en tant qu’effet induit de l’expérience révolutionnaire ? La Tunsie post-révolutionnaire doit développer les valeurs universelles qui sont les droits inviolables et inaliénables de l’humain, ainsi que la liberté, la démocratie, la dignité et l’État de droit. C’est au nom de tels principes que les Tunisiens ont opéré le 14 Janvier 2011 pour obtenir la justice, la paix psychologique et la liberté.  


B)  L’ÉTAT TUNISIEN POST-RÉVOLUTIONNAIRE FACE  AUX NOUVELLES RESPONSABILITÉS :

 L’État qui est l’un des plus fin associations humaines est né en vue de conservation des vies de ses citoyens et pour protéger leurs propriétés. Son rôle est de faire appliquer les lois sans  distinction on adoptant pour méthode justificative l’argumentation raisonnée qui fait de l’universalisation de ses valeurs le critère le critère de leur validité.  Or, une place nouvelle doit être faite aux valeurs post-modernes. Une demande holiste semble réussir à obtenir une certaines légitimité éthique dont le besoin de faire unir le pouvoir et le bien, la force de la loi et la vérité. Mais, si une telle éthique politique est si importante, sa réalisation aspire une grande vigilance car l’appétit du retour au totalitarisme reste réel et peut être instrumentalisé à travers la fenêtre du sacré qui impose à l’État un code chiffré qui le dépasse. Par ailleurs, le fait de confondre réalité politique à la philosophie éthique peut dériver en activisme collectif fanatique ou totalitaire qui néglige toutes différences. C’est pourquoi il faut être vigilant et attentif durant cette période post-révolutionnaire car toutes les dérives sont possibles.     

mercredi 8 août 2012

Ad Martyrum : Un poème dédié aux martyrs de la révolution tunisienne




Mourir sans vider mon carquois !
Sans percer, sans fouler, sans pétrir dans leur fange,
Ces bourreaux barbouilleur de lois !
Ô triomphe ! Ô mystère ! Ô joie !
Il est né l’enfant glorieux,
Hymne à la joie….enfant de la patrie,
Car le jour du gloire est arrivé

dimanche 5 août 2012

في ثقافة الإختلاف




متى يمكن أن نتقبل ثقافة الإختلاف ؟ و متى ننتهي من ثقافة الفكر الواحد و الرأي الأوحد المعصوم التي سيطرت على اللّاوعيّ الجماعيّ التونسيّ طوال عقود من الزمن ؟
لقد مثلت الثورة التونسيّة قطيعة إبستيميّة عميقة مع الذهنيّة المتوارثة لتعكس روحا رافضة لكل ما هو سائد و معهود و لتعبّر عن ولادة ثقافة المواطنة الفاعلة، لذلك يمكن لنا القول أن ما عبّر عنه الطيف السّاحق من المجتمع التونسيّ مثّل تمرّدا ثقافيّا على الأوضاع الإجتماعيّة و الإقتصاديّة وعلى مجموع القيم السياسيّة التي كانت مخيّمة على الفضاء العام والتي كانت تفرض نفسها بقسوة على جيل من الشباب معاد للدغمائيّة و ميّال لمناقشة كلّ الأفكار الطوباويّة و إخضاعها للتحليل من منطلق الشعور بحق الفرد في قبول أو دحض ما يتلاءم أو ما يتعارض مع حرّيته الشخصيّة التي تتطلّب حق الإختيار. و قد حملت هذه الأجيال الصاعدة أوليّة هذا التمرّد لتبلغ حدّة التّعبير أوجها يوم 14 جانفي 2011 حين إنطلقت الأصوات بشعرات قاطعة مع طريقة الحكم القائم و مع السّلطات المتحكّمة في الخيارات المجتمعيّة و للمطالبة بالديمقراطيّة و بالحريّة. بل إن الحراك الإحتجاجيّ إمتدّ إلى أساليب السّلوك و أنماط القيم و أنساق العلاقات الإجتماعيّة السائدة لتظهر إتجهات جديدة في الفنّ كموسيقى  RAP التي عبّرت عن مشاعر الشكّ و الغضب و الحيرة و الألم و الأسى المختطة ببعض أحاسيس الأمل التي كانت تتزاحم في النّفوس. و بالرّغم من كلّ ما قد يقال عن ثقافة الإختلاف من أنها ضرب لمبدإ الإجماع الذي يعتبر القيمة الأسمى بالنسبة لعدد من المدارس الفكريّة التي تعمل جاهدة على إحتواء الفكر التعدّديّ والتّشكيك في مراميه و أهدافه، بل و العمل على إخماده و القضاء عليه تماما إذا ما أمكن تصوير حريّة الرأّي على أّنها تهديد للإستقرار الإجتماعيّ، فإن هناك من الأّدبيات الفكريّة من يرى في فلسفة الإختلاف قوّة دافعة إلى الأمام. فثقافة الإختلاف لا تنحصر في الدّعوة إلى التّحرّر، و إنما هي رؤية للحياة تعلي من شأن الفرد و تجذر فيه كيانا متنوّرا يساعده على مواجهة الغد بكلّ تعقيداته، ليكون الإختلاف و التّعدّد علامة مؤشرة على الرّغبة في التّغيير الذي يؤدي إلى التّقدّم و التّخلّص من كلّ القيود المعرقلة لنماء و تكوّن مجتمع تشاركيّ مبنيّ على دعائم إحترام الرّأي و الرّأي الأخر.   




mercredi 1 août 2012

Entre Histoire et Réalité : La femme tunisienne continue son combat





La femme tunisienne est telle en danger ? Les acquis réalisés depuis l’indépendance de 1956 sont t-ils devant la tourmente ?  Essayer de décortiquer la situation actuelle de la femme tunisienne nécessite une visite rapide à l’Histoire pour comprendre les réalités de la mentalité patriarcale de notre société pour bien analyser les changements et stagnations mentale.   
Dès l’Antiquité, la femme tunisienne semble à première vue, n’avoir joué dans la société qu’un rôle très limité. Son statut juridique faisait d’elle une « éternelle mineure » et, en tant que telle, elle ne pouvait participer aux affaires publiques. Ainsi les conditions de la femme tunisienne durant l’Antiquité varie selon les catégories sociales et d’une cité à une autre selon les époques. A l’époque carthaginoise par exemple, la femme bien soumise au pouvoir d’un homme (père, frère, mari, tuteur…), jouit cependant d’une certaine liberté de mouvement et d’une grande considération sociale.  A l’époque romaine, les femmes ne participent pas à la vie sociale, sauf pour les funérailles et les cultes : son domaine reste le domus et non le forum. Les jeunes filles se mariées vers 14 ans à celui que leurs pères choisis !!! Mais on sait d’après nos sources que les femmes tinrent une place importante, bien que discrète dans la vie publique de la Tunisie antique. Pour ne citer que les héroïnes les plus illustres des premiers temps de la Tunisie, qui ignore le rôle d’Elissa (Didon) dans la fondation de Carthage, qui deviendra après l’une des plus importantes puissances méditerranéenne, ou encore l’image grandiose de Sainte Perpetue et Félicité.    A l’époque chrétienne « la femme devint un objets » nous dit un évêque carthaginois. Elle ne dispose d’elle même qu’après avoir été rebutée ou voilée.    Avec l’Islam, les choses se complexes de plus en plus car parmi les versets définissant les statuts légaux, ceux qui concernent la femme sont très nombreux. Il y a tout lieu de penser que l’Islam a innové dans certains points tel que la vie conjugale et familiale ainsi que l’héritage, mais la place de la femme reste ambigüe car le courant conservateur refuse toute innovation en ce domaine et le statut propre de la femme sur certains points précis reste sujet à de profondes recherches, tel que l’habillement qui devait traduire la pudeur selon les écoles doctrinales, même si la pudeur doit régner de la même manière aussi bien entre les hommes que les femmes  !!??
La grande question reste à savoir comment se réalise la « grande métamorphose » du statut des femmes tunisiennes dans cette lourde tradition ?
La réponse à cette question est composée, car ce passage se réalise par étapes : La première est faites par une minorité d’élite qui ont essayé dès le début du XIXème siècle de moderniser la Tunisie, mais cette première étapes, reste très élitiste et reformer au sein de la grande bourgeoisie. La deuxième étape commence avec le livre Taher Haddad intitulé « Notre femme dans la charia et la société »dans lequel il défend l’instruction et l’émancipation de la femme et dont les idées essuient un vif refus de la part des religieux conservateurs. Le 13 Aout 1956, le premier gouvernement de la Tunisie indépendante  promut le Code du statut personnel qui était une véritable révolution dans un monde arabe archaïque. Et la femme tunisienne a pu être médecin, ingénieur, professeur ou même ministre. Les différentes études qui comporte sur la famille, le travail, la vie intime, montrent que la femme tunisienne est avant-gardiste dans la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, mais est ce qu’elle doit arrêter sa glorieuse conquête ? Bien entendu, c’est non. La femme tunisienne doit participer à développer la législation qui la concerne mais après  la montée d’un parti de tendance islamiste au pouvoir suite aux élections de 23 Octobre 2011, les défis sont grands, c’est pourquoi j’apprécies beaucoup le dynamisme et le militantisme des femmes tunisienne pour « protéger » et développer leurs acquis, mais je doit noter quelques remarques avant de terminer : Le travail militant des mouvements féministes tunisien doit être innovant et ouverts sur les autres expériences surtout dans les pays scandinaves. Et aussi, le militantisme féministe doit être un travail de terrain et de sensibilisation des femmes pour protéger leurs droits et des hommes pour participer à enrichir les approches. 

           
     Gloire à la femme tunisienne, et le combat continu...