dimanche 30 septembre 2012

La Révolution et le réveil tunisien




   La notion de changer a joué un rôle de tout premier plan dans le grand questionnement qui agite la Tunisie post-révolutionnaire.  À observer le débat qui déroule actuellement entre tunisiens, on est tenté de croire qu’une mutation profonde, peut-être l’équivalent de ce qui s’est passé à la suite de l’indépendance, est en cours à ce moment même. Cette mutation affecte en premier lieu la manière dont l’individu est conçu par sa société. Le débat poussé parfois jusqu’à la caricature se répète quasi infiniment depuis le 14 Janvier.  Au niveau lexicographique, la Tunisie est passée de « l’ère du changement béni » selon la terminologie des apologètes de l’ancien régime à une réelle réflexion sur les manières de promouvoir le développement et sur les mécanismes nécessaires pour sortir de l’impasse.
Les remises en cause de quelques expériences économiques, opérées dans cette période, cherchent inlassablement des solutions qui se veulent inspirés des acquis de la révolution. Et pourtant, pour être ensevelie sous les décomptes de ce qui apparaît aux yeux de beaucoup comme une trahison aux martyrs de la révolution et à la philosophie révolutionnaire elle-même. Ainsi, la notion de changer, de rectifier et d’améliorer se métamorphose pour constituer un des plus grands axes autour duquel s’est bâtie tout le discours politique. Notion instituante et fondatrice à plus d’un titre pour un pays qui commence à peine connaître le pluralisme et la démocratie, et malgré la médiocrité des réalisations sur le terrain, ce grand changement épistémologique au niveau du discours constitue pour les tunisiens une véritable notion instauratrice, et un précieux support pour ne pas oublier ceux qui se sont sacrifier pour nous faire débarrasser de l’autoritarisme et de la dictature.   Dans un raccourci saisissant, beaucoup de spécialistes parlent d’assimiler la philosophie du changement révolutionnaire au niveau du développement, car le problème économique reste d’actualité, et sans remonter aux diagnostiques fournies par les principales sociétés de notation financière comme Standard & poor’s, Moody’s et Fitch Rating, nous pouvons dire que les défis économiques, financiers et bancaires restent encore à relever.
En effet, l’une des marques caractéristiques de la révolution tunisienne était d’appeler à l’instauration d’un État démocratique qui respecte les droits de l’homme et garantie la diversité au sein de son Agora. Les méthodes et les stratégies suivis pour la réalisation de ces objectifs pouvaient différer par le haut ou par le bas selon l’idéologie partisane mais leurs traductions en une réalité vécu reste encore très loin.  Avec le démantèlement de l’État autoritaire, la nouvelle structure étatique devrait être pensée à la lumière des valeurs universelle et fondée sur le rôle déterminant de la notion de l’État de droit. L’inteligencia tunisienne doit commencer à penser les voies qui nous amènent à la réalisation des objectifs de la révolution. Et il ne faut perdre de vue que l’acte révolutionnaire est fondé sur les principes de la dignité humaine, de la citoyenneté et de l’égalité. C’est pourquoi on peut dire que dans la conscience tunisienne post révolutionnaire, l’État englobe la triple réponse démocratique, économique et culturelle. Ces derniers points étaient perçus à travers le prisme du quotidien et de l’intéressent  dont l’objectif sera l’instauration de la deuxième république.
L’ensemble de tous les éléments que nous avons mis en exergue sur le plan diachronique, autant que synchronique, nous impose de ne rien conclure trop vite et de proposer une approche holistique de la complexité socio-politique de la Tunisie post-révolutionnaire.  

samedi 22 septembre 2012

Pour la réalisation des objectifs de la Révolution




Il n’est jamais facile d’analyser les grands changements historique à chaud, au moment où les événements se déroulent, alors que demeurent tant d’incertitude sur la compréhension du contexte général et des réelles causes des événements. Aujourd’hui, il demeure difficile de vérifier et d’évaluer ce qui est réellement en train de se passer. Néanmoins, il faut noter qu’une grande métamorphose irréversible est clairement en cours, mais personne n’est en mesure de définir exactement ce qui ce passe actuellement ou de prédire quelles seront leurs ultimes conséquences.
Il y a toutes raisons d’espérer et d’être optimiste car la population tunisienne est en marche vers la liberté, vers la dignité et vers la démocratie malgré les problèmes circonstanciels. En effet, la Tunisie est déterminée à regagner son deuxième indépendance et vise la modernité, l’humanisme et les lumières. Les dictateurs se sont enfuis, la voie est maintenant ouverte vers la réalisation d’une démocratie véritable où la notion de citoyenneté est mise en valeur. À présent, il est temps de mettre en œuvre les principes élémentaires et immuable tel qu’une constitution qui protège les libertés individuelles et collectives, un État de droit, un régime politique fondé sur l’égalité ainsi que sur les séparations des pouvoirs. Pour la réalisation de cet objectif des débats au sein de la société civile ont commencé depuis le 23 Octobre 2011 au sujet du contenu de la constitution et au sujet de la nature du régime prévu pour la deuxième république. Jamais auparavant, du moins depuis presque un quart de siècle, on n’avait ressenti de manière aussi puissante une telle énergie positive, tant sur le plan social que politique, bien que demeure fragile et incertain.   La révolution tunisienne et sa philosophie libératrice nous amène à être optimiste mais avec réserve car ce grand événement qui a marqué non seulement l’histoire immédiate de la Tunisie mais aussi celle de la région maghrébine et arabe n’est pas en train dans le vide. La situation économique est préoccupante car il n’y avoir une véritable démocratisation de la masse de la société sans une véritable relance économique. Actuellement, la grande préoccupation est de lancer des réformes au niveau financier pour attirer plus des investissements qui mènent à la stabilité sociale. Les jours se suivent et la pression populaire reste importante. L’heure est grave et les conséquences des événements de l’embrassade des Etats-Unis sont d’une importance critique. Après la grande hallucination du 14 Septembre deux questions apparaissent dans tous les médias occidentaux : Le phénomène obscurantiste allait-il se propager dans la société tunisienne post-révolutionnaire ? Et Qui sont les réelles causes de l’apparition de telle idéologie ?   Un verrou est brisé, rien ne serais comme auparavant au niveau du rapport des institutions de l’État avec ses groupes qui sèment la violence et la terreur dans la société. C’est pourquoi on doit dire que les enjeux sont de taille au niveau national comme au niveau international. Le peuple tunisien qui a pu renverser un régime autoritaire est corrompu est capable de sortir de l’impasse. Pour ce faire, il faut sortir le plus tôt de la situation transitionnelle pour instaurer la deuxième république.
Les citoyens tunisiens épris de liberté depuis le 14 Janvier 2012 sont devant un choix historique. Ils peuvent faire semblent de croire à la rhétorique de l’absence des tendances intégristes et violentes au sein de leur société, mais continuer à être naïf et se laisser manipuler est une trahison à l’esprit révolutionnaire.   Pour être fidèle au principe de la révolution, il faut finir avec cette situation d’instabilité car l’opportunité est unique pour traduire les principes fondamentaux qui régissent la Nation dans une constitution qui met les piliers de l’organisation des pouvoirs et des contre-pouvoir pour garantir la neutralité des institutions démocratique prévues dans un État qui respecte les droits de l’homme, tous les hommes, quelques soit leurs sexes, leurs religions ou leurs idéologies. Un État qui protège le pluralisme et accepte la diversité des courants d’opinion. Un État de droit fondée sur les séparations des pouvoirs et sur le respect de la hiérarchie des normes et sur le principe de la citoyenneté.   En un mot, un État moderne, démocrate et fidèle au principe de sa révolution. 

vendredi 14 septembre 2012

Le dialogue des cultures et des civilisations: Un des fondements du droit de l'homme





   Parler du dialogue des civilisations et des cultures n’est pas une utopie intellectuelle, mais une approche géo-culturelle lié à notre existence humaine. Car le dialogue est considéré comme l’une des plus importantes valeurs autour desquelles s’opère l’organisation sociale. Le rapprochement entre spécificité et pluralité de l’humain est devenue une obligation qui présente le double avantage d’offrir des normes théoriques et pratiques aux langues et aux vocabulaires de ce dialogue, et de tracer via le logos une ligne de partage acceptable entre les spécificités culturelles et ethniques.
La culture du dialogue nous permettent de cultiver une esthétiques des différences qui ne détruise pas le spécifique local mais enrichit la solidarité humaine. Autrement dit, la capacité d’avoir des racines n’empêchent pas la capacité d’être ouvert sur l’autre et de co-agir avec les autres cultures pour la paix et pour un meilleur futur.
Du point de vue lexical, le dialogue, c’est l’harmonie et l’acceptation de la différence. C’est aussi le pardon qui fait preuve de modestie.

En effet le dialogue des civilisations n’est pas sensiblerie et sentimentalisme mais une rationalité et exigence humaine. La vérité ne se prouve pas par la violence ou par l’abondance des larmes. C’est dans ce cadre d’intime conviction rationnellement acquise, que se pose la question de l’ouverture sur la différence.  
Il est banal de dire que la tolérance favorise la cohabitation entre les différentes familles humaines dans un climat de respect qui garantit la dignité de tous. C’est pourquoi, on doit insister sur le rôle pédagogique du dialogue entre les civilisations qui permet de dépasser l’idéologie du « crach of civilisations » pour passer à un autre stade celui du « reconciliation of civilisations ».