lundi 2 mai 2011

Ad honores !!!





En ces temps, de profondes mutations où les principes de la démocratie et de laïcité sont souvent jetées en pâture par les mouvements islamistes, en ces temps où le message du dialogue inter-religieux est tronqué, simplifié, exploité de manière effrontée par tous ceux qui, au nom d'intérêts cynique ou par goût de l'agitation politique, exploitent les malheurs de l'humanité, la frustration sociale, l'exclusion et l'ignorance pour inciter à la haine, au fanatisme et à l'assassinat ; en ces temps troublés, dis-je, comment ne pas être non seulement honoré mais aussi ému d'être un tunisien, issu d'une grande civilisation qui a marqué fortement le monde à travers de grandes figures universelle tel que Hannibal Barca, Tertullien, Saint Cyprien, Saint Augustin, Ibn Khaldun...(Etc.). 


À l'heure où les images qui défilent journellement sur nos écrans nous heurtent par la violence consécutive à l'incompréhension, l'arrogance des puissants et à la détresse de plus grand nombre, la révolution tunisienne a tracer une étapes fondamentale dans une Tunisie qui a demeuré plus de 50 ans dans un régime totalitaire inspiré par la bonne guidance de sa Sainteté vers la démocratie et la laïcité. Mais des dangers semble dans les horizons, car on assiste à la monter de l'Islam politique et de l'Islam radical (dit Salafiste). 

Je propose dans cet article de faire une marche arrière pour bien éclairer une notion clé, mais qui reste ambiguë, celle de la Démocratie. Ce terme désigne le régime politique mis en place dans la Polis Grecque durant l'Antiquité classique et réputer être l'ancêtre des démocraties moderne et contemporaines. Etymologiquement, le mot démocratie vient du mot grecque Dêmos (le peuple) et Kratos (le pouvoir).  La naissance de la démocratie peut être considérée par rapport à un horizon politique au sens large du terme qui va rendre cette réforme possible et nécessaire, une crise politique et sociale totale, la stasis. Les citoyens qui régissent leurs affaires sont amenés à réfléchir au meilleur système politique, à la meilleure politeia, c’est à dire la meilleure façon de s’organiser pour surmonter cette crise multiple. 

La démocratie trouve son origine dans la grave grise de la cité grecque et les mutations propres à Athènes. Au VIème siècle a.j., les cités du monde grec sont confrontées à une grave crise politique, résultant de deux phénomène concomitants : D'une part l'esclavage pour dettes, liant situation politique et situation financière, touche un nombre grandissant de paysans non propriétaires terriens: l'inégalité politique et le mécontentement   et le mécontentement sont forts dans le milieu rural ; d'autre part le développement de la monnaie et des échanges commerciaux fait émerger une nouvelle classe sociale urbaine aisée, composée des artisans et armateurs, qui revendique la fin du monopole des nobles sur la sphère politique. Pour répondre à cette double crise, de nombreuses cités modifient radicalement leur organisation politique. À  Athènes  un ensemble de réformes amorce un processus débouchant , au Vème  siècle av.j-c., sur l'apparition d'un régime politique  inédit : une sorte de démocratie  pour les hommes libres mais avec la continuation de  l’esclavage. À titre d'exemple un philosophe dit que  «  La démocratie est née historiquement comme une limite mise au pouvoir de la propriété. C’est le sens des grandes réformes qui ont institué la démocratie dans la Grèce antique : la réforme de Clisthène qui, au VIème siècle av. J.-C., a institué la communauté politique sur la base d’une redistribution territoriale abstraite qui cassait le pouvoir local des riches propriétaires ; la réforme de Solon interdisant l’esclavage pour dettes ». (Voir. RANCIERE (J), "La démocratie est née d'une limitation du pouvoir de la propriété", in Alternative Littéraire, 2007, n°167).  Cet éclairage historique me semble très significatif car le cas Athéniens me semble très proche de la réalité tunisienne, avec un peu de différences.  

Le 14 Janvier 2011, notre peuple a parlé et il a donné sa parole finale qui a mit fin à 23 ans de régime mafieux et à 57 ans de régime autoritaire. Mais il faut dire que la révolution n'a pas donné encore ses fruits; les mouvements islamistes sont en véritable course pour le pouvoir, le statut de la femme tunisienne (qui est un grand acquis de la Tunisie  contemporaine) est en danger. C'est pourquoi, j'invite tout les intellectuels tunisiens à collaborer entre eux pour créer une barrière contre "un Tsunami" islamiste qui semble dans les horizons. 


Ad Augusta per Angusta ! Bonis Ben.

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