samedi 27 juillet 2013

La Tunisie postrévolutionnaire devant l'impasse !


Le scénario se répète en Tunisie : Six mois après le meurtre de Chokri Belaïd, le pays est à nouveau secoué par un autre assassinat politique.  Le 25 Juillet 2013, Mohamed Brahmi, député à l'Assemblée nationale constituante et leader du Front Populaire, a été abattu par 14 balles devant son domicile à la cité El-Ghazala, près d’Ariana. Suivant les analyses du ministère de l’intérieur, les similitudes portent sur la stratégie utilisée lors de l'attentat car Mohamed Brahmi avait été tué  avec la même arme que celle utilisée pour l'assassinat, le 6 février, de Chokri Belaïd. Ce troisième assassinat politique nous amène à poser un nombre important questions sur le rapport entre la violence et la pratique politique dans la Tunisie postrévolutionnaire.

En effet l’assassinat de Mohamed Brahmi a plongé le pays dans la crise la plus grave depuis plus de six mois et provoque une émotion et une colère immenses dans la société tunisienne. Il survient à un moment d’extrême fragilité puisque le processus transitionnel est à bout de souffle. Beaucoup d’observateurs ont souligné le poids déterminant des facteurs structurels lourds dans le déclenchement des violences que celles-ci soient de type émeutières, désorganisées ou plus construites autour de mots d’ordre idéologiques précis. Si ces moteurs de l’action semblent évidents, il demeure important de les rappeler à l’heure où l’analyse sociologique préfère parfois insister sur des facteurs plus interactionnistes.  Les études du « Centre Témimi » ont montré le poids déterminant des facteurs économiques ; comme le niveau de chômage, l’habitat déshérité ou le niveau de pauvreté au sein des quartiers populaire ; dans le déclenchement d’un nouveau comportement social basé sur la violence et l’agressivité.   Actuellement, l’examen de la question des limites à poser à cette dégradation de l’État par la violence occupe une bonne partie de la société civile tunisienne. Une première réponse à cette question serait l’interdiction de la banalisation du fait politique. Ce thème est essentiel, car il touche au centre de gravité de la Révolution Tunisienne. La culture de la non-violence qui s’impose maintenant avec plus d’acuité nous amène à chercher un  nouveau Modus Vivendi entre les différentes idéologies pour sortir le pays du Chaos de la violence. Certes les chemins de cette résistance à la violence et de cette libération du comportement violent sont difficiles, mais parce que son notre rêve est de lancer les bases d'une Tunisie plurielle et démocratique, nous devons se rappeler de la signification philosophique des mots de Martin Luther King qui disait « nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ». 

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