samedi 18 août 2012

L’État post-révolutionnaire : Nouveaux défis et redistribution de rôles



   Certaines écoles de philosophie politique distinguent entre trois types d’État : L’État pré-moderne, l’État moderne et l’État post-moderne.  Selon cette vision, les États sont représentés comme des expériences humaines qui sont hétérogène dans le temps et dans l’espace.
Pour commencer, il convient de présenter un bref exposé sur la l’historique de l’État au temps moderne et contemporain.
Au XVIème siècle, Nicolas Machiavel, dans son traité politique intitulé « Le Prince », distingue entre deux types de gouvernements qui ont mené (et mènent encore) la structuralisation politique des hommes suivant laquelle on peut établir la différence entre deux modes de gouvernement : les principautés héréditaires où tout les pouvoirs émanent du prince qui est la seule source inspiratrice des lois et les républiques, dont l’étymologie latin Res Publicae, signifie l’intérêt général aux affaires publiques, à la politique et au mode de gouvernement de l’État.  Au XVIIème siècle, John Locke considère que l’État au sens moderne du terme doit distinguer entre pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Montesquieu, dans  son traité intitulé « De l’esprit des lois », ajouta au schéma du philosophe anglais,  un troisième pouvoir qui est le pouvoir judiciaire qui devait être indépendant des autres pouvoirs.  Pour Emmanuel Kant, l’État est ainsi le fruit de la raison ; sa légitimité repose sur ses capacités à protéger et à garantir les libertés ainsi que le respect du droit. Et c’est l’État qui possède la capacité de fixer une limitation à la liberté personnelle afin  de permettre l’expression de la liberté à autrui. Ainsi l’État devint l’unique garant des libertés individuelle et collective et c’est pourquoi il doit s’opposer  systématiquement aux actions de groupes et d’individus qui cherchent à imposer leur vision du bonheur à la collectivité.  
Le XIXème et le XXème siècle constitue un tournant historique marquant car il a activé le modèle de l’État-Nation au point de devenir la figure imposée de l’organisation politique. Ce concept d’État-Nation se construit autour le concept de la Nation et de l’État qui est perçu pour organiser se regroupement humain dans l’ordre, disposant du monopole de la contrainte et existant à travers un appareil structuré de domination.  Néanmoins, ce concept d’État-Nation va passer par une grande crise à la fin du XXème siècle et au début du XXIème siècle sous l’impulsion de facteurs géopolitique, idéologiques et économiques, conduisant à réévaluer cette notion, ce qui va conduire à poser la question de la pertinence du modèle étatique. Sous la pression de la mondialisation, les États-Nations sont désormais encadrés dans un ordre transnational qui se construit progressivement autour des structures institutionnelles plus ou moins fortes. 


A)  L’ÉTAT TUNISIEN POST-RÉVOLUTIONNAIRE FACE AUX NOUVEAUX DÉFIS: 

Parmi les défis majeurs qu’un État moderne doit relever, on trouve sa capacité de garantir la pérennité  du lien social autrement que par la mystification idéologique ou par le recours au sacré. De nos jours, la faiblesse de l’État tunisien post-révolutionnaire qui impose sa logique pousse la montée des identités anti-étatique par le recours aux appartenances confessionnelles, régionales et idéologiques , et au lieu de promouvoir une société de citoyenneté où les citoyens sont égaux devant la loi, on laisse s’installer des communautés qui ont leurs propres mode pensée qui se veut supérieur à l’État ! C’est dans ce processus réside le danger qui pèsent sur la Tunisie post-révolutionnaire. Une question importante  s’impose dès lors : Où est le nouvel Jus Gentium produit par la révolution ? Où est le Bonum Gentium commune en tant qu’effet induit de l’expérience révolutionnaire ? La Tunsie post-révolutionnaire doit développer les valeurs universelles qui sont les droits inviolables et inaliénables de l’humain, ainsi que la liberté, la démocratie, la dignité et l’État de droit. C’est au nom de tels principes que les Tunisiens ont opéré le 14 Janvier 2011 pour obtenir la justice, la paix psychologique et la liberté.  


B)  L’ÉTAT TUNISIEN POST-RÉVOLUTIONNAIRE FACE  AUX NOUVELLES RESPONSABILITÉS :

 L’État qui est l’un des plus fin associations humaines est né en vue de conservation des vies de ses citoyens et pour protéger leurs propriétés. Son rôle est de faire appliquer les lois sans  distinction on adoptant pour méthode justificative l’argumentation raisonnée qui fait de l’universalisation de ses valeurs le critère le critère de leur validité.  Or, une place nouvelle doit être faite aux valeurs post-modernes. Une demande holiste semble réussir à obtenir une certaines légitimité éthique dont le besoin de faire unir le pouvoir et le bien, la force de la loi et la vérité. Mais, si une telle éthique politique est si importante, sa réalisation aspire une grande vigilance car l’appétit du retour au totalitarisme reste réel et peut être instrumentalisé à travers la fenêtre du sacré qui impose à l’État un code chiffré qui le dépasse. Par ailleurs, le fait de confondre réalité politique à la philosophie éthique peut dériver en activisme collectif fanatique ou totalitaire qui néglige toutes différences. C’est pourquoi il faut être vigilant et attentif durant cette période post-révolutionnaire car toutes les dérives sont possibles.     

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