mardi 4 décembre 2012

La sainte de Tunis: Saïda Aïcha Manoubia






Que savait-on de la vie de la Saïda Aïcha Manoubia ? Que savait-on de sa vie, de son œuvre de ses manâqib ? Ces questions sont devenues une priorité intellectuelle après le crime de la profanation de son mausolée dans la nuit du lundi au mardi 16 octobre 2012 où la Zâwiya de Saïda Manoubia était totalement ravagé par le feu.
Selon l’hagiographie de la sainte, Aïcha Manoubia est née en l’an 595 de l’Hégire (1199) dans la ville de Manouba située à quelques kilomètres au sud-ouest de la capitale de l’Ifriqiya, Tunis.  Son père le Cheïkh Abou Mousa Imran Ibn Hâj Souliamane prit un grand soin de son éducation et lui fit apprendre le Coran dès son jeune âge. Dès sa puberté, elle montra des signes d’ascétismes et de piété. Elle se consacra  à la dévotion et au filage de la laine qui était sa seule source de revenu qui le dépensait avec les nécessiteux, les pauvres et les miséreux.  On raconte que si, à la nuit tombée, un dirham lui restait encore dans les mains, elle disait : « Cette nuit, ma prière est incomplète ». Il lui arrivait de s’abstenir d’invoquer Dieu pendant des journées et quand on l’interrogeait elle répondait : « Si le cœur n’y est pas, la langue n’y peut rien ». Son immense rayonnement lui valut la vénération de ses contemporains et les maigres écrits qu’il nous reste d’elle en font également l’un des premiers chantres de l’amour divin. Dans cet âge classique du soufisme nord africain, Aïcha Manoubia explore, comme d’autres, les sentiers de cette mystique. La légende raconte qu'elle aurait dans vue dans les rues de sa ville, portant un seau dans une main et une torche dans l'autre et criant qu'elle partait éteindre les feux de l'enfer et incendier le paradis. Un passant l'arrêta et l'interrogea sur le sens de ses dires. Elle répondit que les hommes d'aujourd'hui  n'adoraient Dieu que par intérêt (la crainte de son courroux ou la récompense de ses grâces) alors que la vraie dévotion consistait à ne l'adorer que pour Lui, par pure aspiration à contempler Sa Face. Sa grande dévotion fut connue à Tunis et dans les grandes villes de l’Ifriqiya. Elle fut toute sa vie respectée et honorée par les religieux du pays jusqu’à sa mort le 21 Ragab 665 de l’hégire (17 Avril 1257) où la plupart des Ulémas de l’époque furent présents à ses funérailles.

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