lundi 27 mai 2013

Tous contre le terrorisme et la violence politique





L’espace du printemps arabe n’en finit pas d’être traumatisé par la résurgence systématique de violence de toutes sortes qui elles-mêmes engendrent une terrible dynamique de la haine. La Syrie tout particulièrement s’enfonce chaque jour d’avantage dans une spirale suicidaire dont personne ne voit la fin malgré les appels au retour, à la paix civile qui se multiplient.  La Libye s’enlise : Deux ans après la révolution, le pays est aujourd’hui coupé en cinq zones (Misrata, Barqa, Djebel Nefusa et Zouwara, Zentan, la Zone du Sud avec les Toubous), les milices constituées par des éléments tribaux disposent chacune de leur propre armée dans les quatre premières zones. À cela il faut ajouter de nombreux conflits tribaux. Ainsi que des populations en déshérence. De violents affrontements ont eu lieu, depuis la chute du régime Moubarak, entre coptes et musulmans. Le bilan est une dizaine de morts et plus d’une cinquantaine de blessés. La Tunisie a basculé, elle aussi, dans le vertige de la violence depuis l’assassinat du leader de l’opposition Chokri Belaïd. C’est pourquoi, il nous a paru utile d’ouvrir quelques pistes de réflexions dans un dossier consacré aux terrorismes et à la violence politique.  Comme la notion de terrorisme est extrêmement ambiguë, nous proposons ici quelques points de repères.
La première difficulté d’approche du terrorisme tient à son introuvable définition. Le terme se trouvant à l’interface des sciences sociales et politique, il est pratiquement impossible d’arrêter une définition qui soit à la fois pertinente et opérationnelle dès lors que cette appellation renvoie toujours à des connotations très négatives que les acteurs politiques peuvent utiliser pour disqualifier l’autre. D’une certaine manière, on peut toujours devenir le terroriste de quelqu’un ; c’est, en effet, un truisme de rappeler que, dans certaines configurations politiques ou militaires, tel acteur sera terroriste pour les uns et héros ou résistant pour les autres. Comme cette qualification est un moyen de disqualification, elle devient une arme politique redoutable : l’adversaire traité de « terroriste » n’a plus droit à la moindre considération ; il est ravalé à un niveau infrapolitique d’où sont exclues toutes les règles du jeu politique.  Avec un terroriste, il n’est pas question de discussion, de négociation ou a fortoriori de compromis car cela signifierait une reconnaissance de nature politique qui est, par définition, exclue dans une scène politique démocratique et plurielle.

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