mardi 15 juillet 2014

Relever les défis électoraux dans la Tunisie postrévolutionnaire



Dans toute démocratie, les élections sont le moyen par lequel le peuple peut se prononcer sur les individus qui les représentent. Cela est également l’espoir dans la Tunisie postrévolutionnaire  qui a tenté d’installer un nouveau système politique suite de la chute de l’Ancien Régime. Les élections seront ainsi des instruments de légitimation politique qui peuvent faciliter les mécanismes de la transition démocratique dans un pays qui continue à souffrir de la corruption et du trafic d’influence. Mais lors de tels processus, des tensions sont inévitables et peut-être même souhaitables pour quelques formations politiques. Ainsi pour beaucoup d'observateurs, les élections peuvent alimenter la violence dans des situations où les adversaires politiques ne respectent pas les règles du jeu ou n’acceptent pas les résultats électoraux comme une expression légitime de la volonté populaire. Cependant, il convient de souligner que les élections ne sont pas la seule cause de violence pré- ou post-électorale. Souvent, ils fournissent l’opportunité pour le peuple d’exprimer d’autres griefs de nature politique ou sociale, au sujet du partage des ressources, de la justice sociale, de la marginalisation des jeunes, du développement régionale ou d’autres malaises perçus ou réels.

Pour une foule de raisons (structurelles, institutionnelles, juridiques et organisationnelles), ces dernières années ont vu la recrudescence de la violence politique malgré l’évolution relative de la pratique démocratique. C’est pourquoi le rapport entre les élections, la paix, la sécurité et la démocratisation n’est pas automatique : il dépend de nombreux facteurs structurels et institutionnels. Il est vrai que dans certains cas, les élections soutiennent et avancent la cause démocratique, mais il est aussi vrai que dans d’autres, les élections mènent à des résultats contestés et à des conflits violents. Cela met en relief l’importance que revêt la mise en place d’institutions pour garantir l’équilibre entre la compétition et l’ordre, la participation et la stabilité, la contestation et le consensus.




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