dimanche 2 novembre 2014

La naissance de la deuxième république : La Tunisie au lendemain des législatives


Les deuxièmes élections démocratiques dans la Tunisie postrévolutionnaire, qui se sont déroulées le 26 octobre 2014, ont vu la droite s’imposer dans la scène politique avec 39 % pour Nidaa Tounès et 31 % pour Ennahdha. De son côté, la gauche est arrivée en troisième position avec 7,3% pour le Front Populaire. Ainsi, les partis de la droite « patriotique » comme celle de la droite « islamiste » ont obtenu des résultats trois fois supérieurs à ceux de la gauche dans ce deuxième scrutin législatif. Ces « performances »  de la droite tunisienne dans certaines régions laissent entrevoir la possibilité d’une résurgence de l’ancienne architecture parlementaire. En effet, les législatives de 2014 marquent un échec flagrant des partis militants : Avec un seul siège pour El-Joumhouri (l’ancien PDP) et de même pour Ettakatol, la présence de la famille démocrate-progressiste, demeure marginale dans le deuxième parlement postrévolutionnaire.   

La répartition des sièges dans le parlement
Classification
PARTI POLITIQUE
NOMBRE DE SIÈGE(S)
1
Nidaa Tounès
85
2
Ennahdha
69
3
UPL
17
4
Front Populaire
16
5
Afèk Tounès
8
6
CPR
4
7
L’initiative
3
8
Le mouvement Populaire
4
9
Le courant démocratique
3
10
Le courant de l’amour
2
11
El-Joumhouri
1
12
Ettakatol
1
13
L’alliance démocratique
1
14
Parti Al-Majd
1
15
Front du salut national
1
16
Les démocrates socialistes
1
17
La voix des tunisiens à l’étranger
1
18
La voix des agriculteurs
1
19
Rad El-eatibar
1


Ces résultats ont confirmé la bipolarisation entre Ennahdha et Nidaa Tounès, déjà perçue de longue date dans le paysage politique tunisien. Néanmoins, il faut noter un certain flou conceptuel post-législatif. L'abondance des analyses n'a guère permis de clarifier théoriquement la nature du problème posé. « Démocratisation », « transition démocratique », « libéralisation politique », « société en transition », sont autant de concepts qui  couvrent des approches peu ou prou identiques et dont les nuances demeurent difficiles à cerner. L'absence d'un cadre de référence théorique rend difficile toute entreprise de décryptage des processus en cours.  La banalisation de la transition constitue-t-elle la  condition nécessaire à toute entreprise de démocratisation ? La « transition  démocratique » suggère-t-elle un « arrangement » dans la sphère  politique permettant une participation institutionnelle  pluraliste, à l'instar du modèle allemand ? 

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