La mobilisation de la société tunisienne,
depuis janvier 2011, autour des objectifs de réduction de la pauvreté est
largement centrée vers la mise en place de services de base et privilégie le
financement des secteurs sociaux traditionnels, tels que la santé et
l’éducation. Cette approche, pour mobilisatrice qu’elle soit, passe cependant à
côté d’autres facteurs déterminants pour la réduction durable de la pauvreté. Jusqu’à
ces vingt dernières années, le patrimoine culturel a rarement été considéré
comme un facteur possible de développement. Le patrimoine est à l’image d’une
ressource économique non renouvelable, un domaine sensible et fragile. Sa
protection, sa réhabilitation et sa sauvegarde relèvent d’un enjeu collectif.
Là où chacun ne pensait qu’à son pas de porte, l’aménagement d’un patrimoine
urbain valorisable amène à penser la rue, le quartier et la ville comme des
espaces communs. D’où la nécessité d’une action reposant sur la contribution de
tous à la pérennisation des biens publics locaux. Une opération de
réhabilitation du patrimoine ne peut nourrir le développement que si elle sert,
d’abord, les intérêts des populations. Depuis plus de deux ans, le thème de la
mise en valeur patrimoine et de sa sauvegarde apparait comme une préoccupation
de plus en plus forte de la société tunisienne postrévolutionnaire. De
nos jours, la prise de conscience de l’importance de la transmission du
patrimoine et de sa sauvegarde et illustre le rôle essentiel du domaine
patrimonial dans la politique du développement régional. Les sites
archéologiques constituent une référence intangible à l’identité des
communautés. Mais ils appartiennent aussi à tous les peuples du monde. Ils
dépassent le territoire sur lequel ils sont situés, ce qui rend exceptionnel le
concept de patrimoine historique de la Tunisie. Ainsi, le patrimoine culturel
et naturel tunisien apparaît comme source irremplaçables pour le développement
économique du pays mais aussi comme une source d’inspiration pour les artistes
et les intellectuels. Néanmoins, le citoyen doit prendre désormais conscience des
ravages que peut entraîner un développement économique non maîtrisé et que
matérialisent une exploitation excessive des ressources naturelles, d’espace
naturel et des sites archéologiques. Le patrimoine, et de manière générale le
domaine culturel, apparaissent comme des sujets d’importance secondaire pour
les politiciens mais contrairement à cette vision statique de nos politiciens
le lien entre patrimoine et développement semble étroit. Le tourisme, par
exemple, constitue en quelque sorte la manifestation marchande d’un processus
plus profond, dont l’un des points essentiels est la considération portée au
capital dont disposent les populations locales. Ce capital peut être historique
(sites archéologique, monuments, musées), naturel (faune, flore, paysages) ou
culturel (traditions locales, artisanats, spécificités régionales). Comment
penser que l’on peut bâtir un processus durable de développement sans
entretenir et valoriser ces différentes formes de capital ? Dans ce domaine, le
rôle joué par les institutions est déterminant. Qu’il s’agisse de patrimoine
historique, culturel ou naturel, l’exploitation ne se fait pas toujours
spontanément au service du développement : elle peut servir les intérêts de
quelques-uns et conduire à des phénomènes de rente. Elle peut aussi, selon le
mécanisme du « syndrome hollandais », faire monter les coûts locaux et
détériorer la compétitivité de l’économie. Plusieurs expériences peuvent apporter un
éclairage intéressant sur les liens entre la croissance et la préservation du
capital historique et culturel afin de lancer une ambitieuse politique de
développement régional.
dimanche 27 avril 2014
dimanche 6 avril 2014
Construire la Démocratie : une problématique qui reste ouverte
La notion de la démocratie possède un sens privilégié en philosophie
politique, dont l’origine remonte à l’histoire de la Grèce antique, puisque le
terme lui-même est construit sur la langue grecque. Ainsi « Dëmokratia » désigne le « gouvernement du peuple par le peuple »
dans le cadre d’un État institutionnalisé qui incarne l’unité de la Polis. La
démocratie est ainsi à définir en premier lieu comme un mode de gouvernement. Néanmoins,
on sait que Platon en envisage d’autres et fait des régimes politiques, comme
Aristote, une classification. Cette classification platonicienne est reprise depuis
la Renaissance où la démocratie est re-pensée de nouveau comme un mode d’organisation
et de gestion de pouvoir. La tradition conçoit le pouvoir comme étant de nature
essentiellement politique et cela est vrai en grande partie car il
signifie le droit de disposer de la « violence légitime » pour gérer
les affaires quotidienne de la Polis (πόλις) ; c’est pourquoi on
peut noter que le rapport entre citoyen et l’État, quelque soit le régime
politique, est fondamentalement inégalitaire. Que ce rapport provienne d’un
contrat social entre le peuple et les politiciens par transfert de souveraineté
pour assurer la paix civile contre la tendance naturelle pour l’homme à être un
« un loup pour l’homme » ou d’un contrat sociopolitique institué par
le principe de la volonté générale où la nation conserve sa souveraineté et c’est
toujours sur ce type de registre du rapport entre l’individu et l’État que la
notion de pouvoir est analysée et comprise jusqu’à l’avènement des sociétés
industrielles au 18ème siècle. Avec la Révolution Industrielle, l’émergence
d’un véritable « pouvoir économique » constituait une force de plus
en plus autonome face au pouvoir politique, du fait de l’évolution des sociétés
touchées par ce mouvement d’industrialisation. Ce mouvement a conduit les
philosophes à envisager une conception plus large de la notion du pouvoir. Le
pouvoir en fait n’apparaît pas seulement comme politique, institutionnel mais
aussi économique. Ainsi la notion du pouvoir a trait à toute forme d’organisation
sociale hiérarchiquement constituée. Celui-ci peut donc concerner l’État, un
parti politique, une association de la société civile, une entreprise, la
famille…(etc.). Il est certain que la nature du fonctionnement du pouvoir dans
ces diverses institutions sera différente mais le fait de la hiérarchie implique
qu’il y ait des femmes et des hommes qui sont choisi ou bien élu, pour décider
alors que la majorité de la population est là pour exécuter !!! Il
convient par conséquent d’approcher le phénomène démocratique par cette vision
plus large du phénomène de pouvoir, tel qu’il se présente de fait dans toute
forme d’organisation sociale hiérarchisée. Il se pourrait bien que cette
approche peut aider un réinterpréter cette équation compliquée du rapport entre
démocratie, pouvoir et peuple. La question reste ouverte…
dimanche 30 mars 2014
Plaidoyer pour une démocratie directe
Au
terme des trois années précédentes, conviendrait-il de conclure que le « Printemps
Arabe » se résumerait désormais au model tunisien ? Beaucoup ont
remarqué le grand changement épistémologique au niveau du quotidien politique
en Tunisie postrévolutionnaire. Depuis
2011, la notion de la démocratie n'a pas seulement une portée politique dans le
vécu tunisien ; elle a aussi une portée sociale. En favorisant les
rapports de réciprocité, en permettant la recréation d'un lien social, elle
peut aider à reconstituer des solidarités organiques aujourd’hui affaiblies, à
recréer un tissu social désagrégé par la montée de l'individualisme et la fuite
en avant dans le système de la concurrence et de l'intérêt. En tant qu’elle est
productrice de socialité élémentaire, la démocratie participative va alors de
pair avec la modernité, la recréation de l’idée de la nation, du patriotisme et
du développement. Cette nouvelle conception de la démocratie s'oppose de plein
fouet à la légitimation libérale de l'apathie politique, qui encourage
indirectement l'abstention et aboutit au règne des gestionnaires, des experts
et des techniciens. La démocratie, en fin de compte, repose moins sur la forme
de gouvernement proprement dite que sur la participation du peuple à la vie
publique, en sorte que le maximum de démocratie se confond avec le maximum de
participation. Participer, c'est prendre part, c'est s'éprouver soi-même comme
partie d'un ensemble ou d'un tout, et assumer le rôle actif qui résulte de
cette appartenance. La participation, disait René Capitant, est l'acte
individuel du citoyen agissant comme membre de la collectivité populaire. On
voit par là combien les notions d'appartenance, de citoyenneté et de démocratie
sont liées.
vendredi 7 février 2014
La Tunisie postrévolutionnaire et les premiers pas vers la deuxième république
De
tous les pays du « printemps arabe », la Tunisie est le seul pays à
avoir réussi sa première partie de la transition démocratique. Après la chute
de l’Ancien Régime, une grande crise politique s’emparait du pays, se
propageant rapidement à ses voisins. Si les grandes figures de l’Ancien Régime
ont été chassées du pouvoir, il aura fallu du temps pour que le pays retrouve
une quasi-stabilité politique et sociale. Trois ans après la révolution de la
dignité, alors que les autres pays arabes sont toujours englués dans la crise,
la Tunisie a franchi des étapes clés vers la deuxième république. Jusqu’ici,
les soubresauts ont été nombreux, avec notamment de nombreux assassinats de
figures de l’opposition, notamment celui de Chokri Belaïd, le 6 février 2013 et
celui de Mohamed Brahmi, le 25 juillet de la même année. Le 27 janvier dernier,
l’adoption de la nouvelle constitution a mis le pays sur de bons rails. Car ce
texte, qui instaure la parité entre femmes et hommes au niveau électoral, la
création d’une Cour Constitutionnelle ou encore la liberté de conscience, une
première dans le monde arabe, fait office de garde-fous. Il montre également
que les différents courants qui composent la scène politique tunisienne ont su
apprendre de leurs erreurs.
jeudi 23 janvier 2014
Décret d'Ahmed Pacha Bey prescrivant l'affranchissement des esclaves en Tunisie
« Nous
avons acquis l'entière certitude que la plupart des habitants de la Régence
abusent des droits de propriété qu'ils ont sur les nègres et qu'ils maltraitent
ces créatures inoffensives. Vous n'ignorez pas cependant que nos savants
jurisconsultes ne sont pas d'accord sur la question de savoir si l'esclavage,
dans lequel les races nègres sont tombées, s'appuie sur un texte formel; que la
lumière de la religion a pénétré dans leur pays depuis longtemps ; que nous
sommes très éloignés de l'époque où les maîtres se conformaient, dans la
jouissance de leurs droits, aux prescriptions édictées par le plus Eminent des
Envoyés avant sa mort ; que notre loi sacrée affranchit, de droit, l'esclave
maltraité par son maître ; et que la législation a une tendance marquée vers
l'extension de la liberté. En conséquence, nous avons décidé, dans l'intérêt
actuel des esclaves et l'intérêt futur des maîtres, comme aussi dans le but
d'empêcher les premiers de demander protection à des autorités étrangères, que
des notaires seront institués à Sidi Mehrez, à Sidi Mansour et à la Zaouia
Bokria pour délivrer à tout esclave qui le demandera, des lettres
d'affranchissement qui nous seront présentées pour être revêtues de notre
sceau. De leur côté, les magistrats du Charaâ nous devront nous ré-envoyer
toutes les affaires d'esclaves dont ils seront saisis, et tous les esclaves qui
s'adresseront à eux pour demander leur liberté. Ils ne permettront pas à leurs
maîtres de les ramener à leur tribunal devant être un lieu de refuge inviolable
pour des personnes qui fuient un esclavage dont la légalité est douteuse et
contestent à leurs détenteurs des droits qu'il est impossible d'admettre dans
notre royaume ; car, si l'esclavage est licité les conséquences qu'il entraîne
sont contraires à la religion, et il importe de les éviter, d'autant plus qu'il
s'attache à cette mesure un intérêt politique considérable ».
Tunis le 23 Janvier 1846
lundi 13 janvier 2014
La Res Publica et ses symboles : Démocratie et Droits de l'Homme
Le
mot « démocratie » est dérivé d’un terme grec composé des mots demos
= Peuple et kratein = gouverner, régir. Démocratie peut donc se
traduire littéralement par les expressions suivantes « Gouvernement
du peuple » ou « Gouvernement de la majorité ». La
démocratie, en tant que forme étatique, se démarque de la monarchie, de l’oligarchie
et de la dictature, c’est le « le gouvernement du peuple, par le
peuple, et pour le peuple » suivant la formule d’Abraham Lincoln. Pour
être plus concret, on pourrait dire que, dans un système démocratique,
le pouvoir vient du peuple, il est exercé par le peuple, et en vue de
ses propres intérêt c’est pourquoi les droits de l’homme sont bien plus qu’une
simple composante de la démocratie. Ils représentent la condition sine qua non pour le bon fonctionnement
d’un système démocratique. Le développement et l’évolution des droits de
l’homme ne sont possible que si les hommes vivent au sein d’une démocratie,
puisque ce n’est que dans ce système que la population peut élaborer elle-même
les lois qui vont la régir et contrôler publiquement les trois pouvoirs : le
législatif (le pouvoir de proposer et voter des lois), l’exécutif (le pouvoir
d’appliquer la loi) et le judiciaire (le pouvoir de légiférer et de promulguer
la loi). Par ailleurs, les droits de l’homme ne sont efficaces que lorsque le
pouvoir d’État est lié à un droit autonome et indépendant, et que tous les
hommes sont traités sur le même pied d’égalité devant cette justice. De même,
il est essentiel, dans les démocraties, de bien établir une séparation des
pouvoirs pour que la justice soit autonome et indépendante. Il en résulte une
relation triangulaire entre Démocratie, Droits de l’homme et Séparation des
pouvoirs, qui représentent ainsi des éléments interdépendants. Mais, à l’issue
de cette brève explication, pourrait-on déjà expliquer ce que la notion de « Droits
de l’homme » veut vraiment dire ? Une définition stricte décrirait les
droits de l’homme comme des droits inhérents à l’individualité de chacun en
matière de protection contre toute velléité de l’État à porter atteinte contre
sa personne. L’homme jouit de ces droits dès sa naissance et l’État ne peut pas
les lui retirer. Ils forment la base même des relations humaines qui régissent
la vie en société, que ce soit au plan international, national, local ou
familial. Ils embrassent différents domaines que nous allons t’expliquer de
manière succincte:
* Les droits
de la personnalité individuelle forment le noyau des droits
de l’homme, puisqu’ils incluent entre autres le droit à la vie et le droit au
libre épanouissement de la personnalité. Grâce à ces droits, l’homme peut par
exemple être protégé des attaques et manifestations de violence contre sa
personne, et préserver son intégrité et sa dignité humaine.
* Les droits
politiques et civils sont là pour garantir à chaque citoyen
une libre participation à la vie politique de sa communauté ; ce qui
signifie qu’il ou elle ne doit craindre aucune sanction non justifiée. Les
droits les plus importants concernent, sur ce point, aussi bien la liberté
d’opinion, la liberté de presse, la liberté de se réunir que celle de
s’associer.
* En
respect des droits sociaux et économiques, le minimum vital pour la
survie de l’être humain doit lui être garanti. Y est inclus, entre autres, le
droit à l’éducation, puisqu’il faut partir du principe que toute personne doit
bénéficier d’une formation pour ne pas se retrouver affamée et sans ressource.
* Des droits
relativement nouveaux ont été rajoutés à cette liste: ce sont les droits
de la troisième génération. Ils sont là pour démontrer que les
droits de l’homme peuvent évoluer et qu’ils ne restent pas immuables, fixés sur
leur point de départ. Ils sont entre autres composés des droits au développement,
qui visent la réduction du fossé qui sépare les riches des pauvres, et des droits
à l’environnement qui garantissent que les espèces vitales à
l’homme ne soient ni endommagées, ni détruites.
Toutes
ces formules ont l’air bien sympathique, mais comment faire pour que tous ces
droits soient effectivement appliqués, puisque les formules vides ne nous serviraient
pas à grand-chose…
dimanche 5 janvier 2014
Le « printemps arabe » entre manipulation et utopie
La Tunisie, le Yémen, l’Égypte et la Libye sont les
quatre pays du monde arabe,
pour l’instant, à être parvenus à faire leur révolution et à
instaurer un régime plus ouvert. En France, en 1789, la Révolution avait mis à bas la monarchie absolue pour
lui substituer une première forme de démocratie. Pour autant, révolution et
démocratie sont-elles liées ? Et qu’entend-on par démocratie ? Pour ce qui
concerne la notion de démocratie, il s’agit d’une organisation politique et
sociale garantissant les droits de l’homme, fonctionnant sur le principe de la
séparation des pouvoirs et d’une souveraineté limitée avec des institutions
gérant de manière pacifique les conflits, et reposant sur le suffrage
populaire, c’est-à-dire des élections libres et régulières servant à désigner
les représentants du peuple. Quant à la notion de révolution,
il s’agit d’un renversement
brutal de l’ordre établi en vue de la construction d’une nouvelle organisation
politico-sociale. C’est la substitution soudaine d’un pouvoir à un autre.
Certes, dans l’histoire se trouvent des exemples de révolutions ayant abouti à l’établissement de régimes
démocratiques. Ainsi, la Révolution française
a renversé ce qu’elle a elle-même appelé l’« Ancien Régime » pour
reconstruire un ordre fondé sur la « Déclaration
des droits de l’Homme et du Citoyen », la séparation des
pouvoirs, une Constitution et un suffrage populaire. Même si cette monarchie
constitutionnelle fut un échec, il n’en reste pas moins que la Constituante a
opéré, au sens exact du mot, une révolution. Pour rester
en France, les Trois Glorieuses de 1830 renversèrent le roi Charles X qui
aspirait à un retour à la monarchie absolue et manifestait des tendances
autoritaires et portèrent sur le trône un nouveau roi, Louis-Philippe. Lequel
fut contraint d’abdiquer, en 1848, par l’effet d’une autre révolution qui mit en place une république. Dans
la réflexion sur la relation entre démocratie et révolution intervient donc la
notion du changement puisque celle-ci est consubstantielle à l’idée de révolution. En effet, la révolution consiste
en effet à détruire les structures sociales, politiques et économiques
existantes et elle introduit
une division manichéenne en politique selon le vieux principe « Qui n’est
pas avec moi est contre moi ». Car toute personne ne prenant pas
ouvertement position pour la révolution, ni même
contre elle, est considérée comme n’adhérant pas au projet d’édification de
l’ordre nouveau et doit donc être éliminée ! L’esprit
révolutionnaire entend rompre avec le passé afin de reconstruire une
société radicalement différente, donc nécessairement supérieure à l’ancienne.
Le principe de départ consiste à comparer le réel avec un projet de société
inexistant mais « parfait ». L’utopie est inséparable de l’idée
de révolution. Rappelons qu’étymologiquement, utopie,
composé du radical grec « topos » qui signifie « lieu » et du
préfixe privatif « ou » qui désigne le « lieu de nulle
part », « qui n’existe pas ». Comme l’écrivait Raymond
Aron : « Le mythe de la révolution sert de
refuge à la pensée utopique, il devient l’intercesseur mystérieux,
imprévisible, entre le réel et l’idéal ».
Pour les révolutionnaires, la fin justifie les moyens. C’est ce qui
explique que le despotisme révolutionnaire dure
éternellement. Dans cette optique, le processus révolutionnaire s’apparente
à une route ou à un chemin nouveau menant vers l’idéal. Mais la marche est
interminable car l’idéal, par définition, n’existe pas. Il est la ligne
d’horizon que l’on voit au loin mais que l’on n’atteint jamais… ! Or, les révolutionnaires trouvent toujours des
boucs-émissaires ou les fameux « contre-révolutionnaires »
pour expliquer leur échec. Toutes les difficultés, tous les obstacles auxquels
ils se heurtent sont considérés par eux comme des « ennemis »
objectifs de l’idéal. En ces temps troublés marqués par l’incertitude
provoquée par la crise économique et l'instabilité politique et après 3 ans
d’expérience révolutionnaire on doit inciter à fuir ceux qui nous promettent
la « cité de Dieu » ou encore ceux qui nous promettent le lendemain
glorieux qui chantent.
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